Acte 1 :

- Le critique : Que c'est long bon sang, mais que c'est long !

- Le spectateur (Il passe du rire au larme).

- Le critique : Ah ça y'est il est mort ? Et ben c'est pas trop tôt.

- Le spectateur (La tristesse se transforme en dégoût).

- Le critique : Ah et lui aussi ? Hip hip Hourra ! Voilà va rejoindre ton maître !

- Le spectateur (Le dégoût passe à la colère).

- Le critique : Oui oui c'est bien, allez on s'en fout que ce soit une histoire vraie. Vivement que ça se termine ce supplice.

- Le spectateur : (La colère passe à...) VOUS DEVRIEZ AVOIR HONTE DE VOUS MONSIEUR !

Acte 2 :

- Le critique : Je vous demande pardon ?

- Le spectateur : Vous m'avez parfaitement entendu. De quel droit insultez vous ce chef-d'oeuvre ?

- Le critique (rigole)

- Le spectateur : Mais quoi ? QUOI ? Qu'y a t'il de si drôle ? Comment peut-on rester aussi indifférent face à une histoire aussi tragique ? Vous n'avez pas de coeur !

- Le critique : Et vous vous n'avez pas de tête.

(Temps)

- Le spectateur : Ah alors c'est donc ça ? Monsieur se croît supérieur ?

- Le critique : Oui je me sens supérieur.

- Le spectateur : Ah ouais et au nom de quoi ?

- Le critique : Parce-que c'est mon métier tien ! En voilà une question. J'ai bien plus de connaissance que vous en la matière. Vous ne comprenez strictement rien à l'Art. Vous voyez en surface là où NOUS, nous voyons en profondeurs. Un rien vous amuse, un simple divertissement qui fait son spectacle vous satisfait. La preuve en est que le simple fait que vous me dîtes que ce long-métrage soit une oeuvre d'art en dis beaucoup sur le déclin culturelle et donc artistique de notre pauvre pays. Et j'ajouterais même de notre époque.

- Le spectateur : Mais qui vous êtes monsieur pour nous dire ce qui est bon ou pas ? Quelle prétention. Alors quoi nos avis ne valent rien ? C'est vous qui apportez la science infuse dans un domaine où il y'en a pas ? Où est la vérité dans l'art ?

- Le critique : Mais enfin mais regardez-vous ma parole ! Vous êtes ridicule monsieur, RI-DI-CULE ! Vous chouinez pour un rien. OUIN BOUHOUHOU, JE PLEURE COMME UN GROS BÉBÉ PARCE-QU'UN GENTIL CHIENCHIEN EST MORT. BOUHOUHOU QUE C'EST TRISTE !

- Le spectateur : Que vous êtes lamentable. Je n'arrive pas à croire qu'une simple histoire aussi touchante, aussi vraie puisse vous attirer autant de mépris. C'est l'histoire d'un chien qui aime son maître. Voilà c'est tout. Que vous faut-il de plus ? On est pas obligé de s'attendre à du Shakespeare ou du Molière à chaque fois non ?

- Le critique : Écoutez moi bien monsieur parce-que je ne le répèterais pas une seconde fois. Ce film ne sera jamais un chef d'oeuvre. Vous m'entendez ? JAMAIS !

- Le spectateur : Et ben très bien, allez-y monsieur je sais tout, expliquez moi pourquoi.

- Le critique : D'une part l'histoire est faiblarde, elle se tient sur une seule page. Pour combler le vide, on étire les scènes, ce qui nous fait du surplace avec en prime des scènes totalement inutiles. Je pense à la scène du barbecue par exemple. Je vous assure qu'à plusieurs reprises je voulais à tout prix que Richard Gere meurt le plus vite possible, tellement il ne se passe rien d'intéressant. Le film devient justement un peu mieux à la suite de sa mort. On est ici devant un téléfilm ordinaire sans aucune véritable mise en scène. Tout ceci à la sauce mélodramatique niaiseuse complètement caricaturale à outrance. Regardez Hatchi c'est comme pisser dans ces violons incessants.

- Le spectateur : Ça y'est vous avez finis ? Monsieur est content ? Il a bien vociférer toute sa haine ? Et les émotions alors vous en faîtes quoi ? Comme c'est curieux que monsieur qui semble tout savoir sur l'ART, est même pas fichu de simplement nous parler de nos simples états d'âmes que sont les émotions.

- Le critique : Il n'y a rien de simple dans les émotions, au contraire nous sommes complexes.

- Le spectateur : Sans blague ! Franchement à vous écoutez vous essayez de tout rationaliser, à tel point que vous êtes aveuglés par votre rationalité. Je n'aimerais pas être à votre place.

- Le critique : Et bien justement vous n'y êtes pas. Restez à la vôtre et laissez moi faire mon travail.

Acte 3 :

- Le spectateur : Pfff de toute façon à quoi bon parler avec vous ? Nous n'avons pas les mêmes goûts. Tout est subjectif.

- Le critique : Et bien non justement. Je réfute à moitié vos propos. Bien sûr que les goûts et les couleurs sont dans la nature, mais il y'a des faits. Des gens plus compétents et talentueux que d'autres dans tous les aspects de la vie. Et je ne pense pas qu'on puisse en dire autant sur Lasse Hallström.

- Le spectateur : Si vous le dîtes... Remarquez qu'on peut juger sans comprendre. Personne n'échappe à ça, pas même des gens comme vous. Tout le monde peut se tromper, l'histoire de l'art nous l'a prouvé à travers encore une fois, des gens comme vous. Combien de fois vos confrères et vos prédécesseurs ont détruits des artistes qui sont maintenant parmis les plus grands. Van Gogh ça vous dis quelque chose peut-être ? Et je m'en moque que ce chef d'oeuvre ne rentre pas dans votre cahier des charges techniques et artistiques. Ça reste une oeuvre d'art pour moi.

- Le critique : Si vous le dîtes...

Rideau.

Analyzer-Robot
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Aimé

Créée

le 27 avr. 2024

Critique lue 8 fois

Analyzer Robot

Écrit par

Critique lue 8 fois

D'autres avis sur Hatchi

Hatchi
Movie-Famous
10

Critique de Hatchi par Movie-Famous

Hatchi, c'est tout d'abord l'histoire d'un chien et de son maître, qui se sont rencontrés sur le quai d'une gare et qui sont devenus inséparables. Mais Hatchi, c'est surtout un film bouleversant tiré...

le 4 déc. 2011

47 j'aime

1

Hatchi
gingercat
10

L'histoire d'une amitié

Certains rouleront des yeux en voyant l'affiche ou la bande-annonce (plutôt faible, par ailleurs, par rapport au film en lui-même), "Encore un film de chien tire-larmes !". D'autres se diront...

le 1 déc. 2010

37 j'aime

Hatchi
Citizen-Ced
5

Hatchi ! Coutché !

Hatchi est tiré d'un fait réel, une très belle histoire devenue légendaire : celle d'un chien qui

le 30 janv. 2015

25 j'aime

4

Du même critique

Barbie
Analyzer-Robot
7

I'm a Barbie Girl in a Barbie World

Le monde est-il devenu fou ? Pourquoi comparez Barbie avec Oppenheimer ? C'est justement parce-qu'ils sont radicalement différents qu'on les comparent. Ou alors plutôt devrais-t'on dire qu'on en...

le 13 sept. 2023

2 j'aime

The Suicide Squad
Analyzer-Robot
3

Absurde Méchanceté

Le 1er Suicide Squad fut un échec. On me l'avais prévenu. J'ai pourtant cru ici que c'était bien lui. A en croire les critiques, il est clairement supérieur au 1er. Ben faudra m'expliquer, parce-que...

le 31 mars 2022

2 j'aime

Les Éternels
Analyzer-Robot
5

Dieu est mort, rien n'est éternel

Je commence à être fatigué de ce genre de film. Non pas que je n'aime plus les gros blockbusters américains (majoritairement je préfère le cinéma américain qui a toujours été plus doué à divertir...

le 8 déc. 2021

2 j'aime