Ils parlent tellement en bien de Richard Stanley dans "Le Bistro des Horreurs" qu'il me fallait creuser sa filmographie. Du moins en ce qui concerne ses fictions. Peut-être essaierai-je ses documentaires un jour si je les trouve. Dans tous les cas, il n'a pas fait grand chose, "The Island of Doctor Moreau" l'aura détruit lui et sa carrière.
Y a de l'idée dans ce "Hardware". Richard Stanley a une vision, il ne veut pas juste parler de robot tueur, il a des choses à dire. Malheureusement, le scénario est un peu maladroit, l'auteur s'embourbe dans des scènes poétiques ou bien dans une progression trop molle de l'intrigue. Ainsi donc, il faut attendre 40 minutes avant qu'il ne se passe vraiment quelque chose d'intéressant. C'est dommage parce que le début est très bon, lorsque cet homme trouve le robot dans le désert ; j'espérais même que toute l'action se déroule là, entre cet ersatz de Richard Stanley (à part le masque, c'est plus ou moins le même look) et cette machine à tuer. Mais bon, l'idée de huis clos n'est pas mauvaise non plus, c'est juste que les trucs se déroulent de manière un peu aléatoire ou incohérente. Les résolutions sont un peu faciles aussi. Reste des scènes assez fun et assez chouettes pour tenir le coup.
Et puis surtout une mise en scène visuellement très plaisante : Richard Stanley prend beaucoup de plaisir à créer une ambiance, une atmosphère, rien que pour ça le film vaut le coup. Mais le réalisateur a d'autres atouts en main ! Les effets spéciaux qui sont très réussis, très convaincants. Avec l'aide d'un très bon découpage et d'un bon montage, il parvient à faire prendre vie à cet amas de ferraille malgré un budget que l'on sent très limité. Pour le coup, ça m'a fait penser à "Jaws" où Spielberg parvenait avec peu à faire croire beaucoup. Y a aussi une scène de sexe assez mémorable : on voit pas grand chose, mais le jeu de lumière et de couleurs rend le tout plus spectaculaire ou plutôt plus aphrodisiaque. Y a un côté dégueulasse bien assumé aussi, que ce soit au travers des décors ferrailleux et poussiéreux ou bien des acteurs habillés de frocs rafistolés à la-va-vite, sales de peau et parfois malformés.
Bref, c'est dommage que ce ne soit pas mieux écrit parce qu'il y a vraiment de bonnes idées tant narratives que visuelles.