L'homme, ce rat qui grouille.
Ce rat qui se faufile entre ses congénères, qui gratte et qui grimpe sur l'autre pour rejoindre au plus vite les quais souterrains d'un métropolitain en destination inconnue. L'homme, ce rat qui grouille d'escalators en autoroutes en grappes imbriquées à travers la grisaille toujours rehaussée des couleurs mensongères de la publicité. L'homme à l'appât du prochain gadget à acheter, comme le rat à l'affût du prochain repas. L'homme ce rat affamé jusqu'en émeutes au Black Friday. L'homme, ce rat qui se dévore et qui n'hésite pas un instant à se faire loup pour un carton soldé. Ce rat qui mort, qui griffe et qui se hait jusqu'à la prochaine impasse. L'homme ce rat qui s'enivre alors à tous les goulots. Ce rat qui court après l'irréalité des illusions jusqu'à se perdre de rêves merveilleux. Jusqu'à se noyer de chimies résiduelles. Ce rat qui va jusqu'à se prendre pour une souris innocente et souriante. L'homme ce rat qui va jusqu'à se croire heureux mais qui jamais ne peut résister à l'appât du papier, du gain, du toujours plus. L'homme, ce rat qui grouille tant de farfouiller la poursuite ineffable du bonheur qu'il s'y laisse piéger.
L'homme, ce rat qui tourne en rond dans les roues de ses cages.