Hanamizuki
6.2
Hanamizuki

Film de Nobuhiro Doi (2010)

Y a un peu plus de guimauve, je vous la mets quand-même ?

D’un point de vue technique, Hanamizuki, c’est plutôt réussi. Le parti pris de situer le village natal de Sae et Kouhei, les personnages principaux, à Hokkaido permet de jouer avec les éléments naturels, l’océan de verdure que fend un train de campagne, la mer omniprésente, la neige, la nuit derrière les fenêtres d’une salle de classe... et c’est plutôt bien exploité par Nobuhiro Doi. Cet ancrage permet aussi d’accentuer le contraste avec Tokyo, plus souvent porté à l’écran, et de marquer davantage ce qui va pouvoir influer sur le parcours des personnages, le poids de la tradition, les attentes de la société, le besoin de s’évader de ce qui semble être une prison, pour, au final, une autre...

Ce qui est moins réussi, c’est l’objet même du film, la relation entre Sae et Kouhei, qui s’aiment, se séparent, évoluent chacun d’un côté du globe, et tout, et tout... Beaucoup de pathos, beaucoup de coïncidences, et de coïncidences malheureuses, le tout servi entre un passage gnan-gnan au cours duquel l’un, sur son bateau, et l’autre, sur sa rive, se séparent en hurlant joyeusement des encouragements et des promesses, insupportable musique pop incluse, et un inévitable ralenti où l’un et l’autre se tombent dans les bras sur fond d’envolée orchestrale.

Malgré un début plutôt sympa, le film s’enfonce dans une surenchère artificielle autant sur la forme que sur le fond. Hanamizuki privilégie les codes et les artifices et oublie l’essentiel en chemin : l’émotion. L’amour entre les personnages, finalement, on ne le ressent pas. De fait, Hanamizuki est souvent assez pénible.

Petite gourmandise néanmoins, le casting US (a priori) joue très mal, si bien que les séquences au bureau new-yorkais de Sae ont des airs de mises en situation d’apprentissage des langues étrangères, voire des moments bureau de Birdemic, shock and terror.



Jouez au bingo des clichés avec ce film (25 ingrédients)

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Personnage > Agissement

Conversation à cœur ouvert le regard posé sur l’horizon - S’exclament la même chose et en même temps - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité masculine

Personnage > Caractéristique

Blues | Est désolé·e d’apprendre un veuvage - Blues | Sa femme, sa fille sa mère ou sa sœur est morte - Super pouvoir | A un œil de lynx

Réalisation

Grammaire | Passage musical - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. - Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite - Moment gênant | Le silence se fait dans la salle de resto après que le personnage ait haussé le ton - Ouverture | Définition - Technique | Plan drone moche - Technique | Pluie artificielle artificielle

Réalisation > Audio

Ambiance sonore | Aaaah, ce petit air au piano en arrière-plan sonore des scènes qui se passent au restaurant - Musique | Classique - Musique | Marche nuptiale

Scénario > Contexte spatio-temporel

Cliché touristique

Scénario > Élément

Un·e proche meurt sous ses yeux

Scénario > Ficelle scénaristique

Deus ex-machina - La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille) - La chatte à Mireille

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Harcèlement ou agression sexuelle | Culture du viol - Violence sexuelle | Retient/tire une femme par le bras, contre son gré

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Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais



IncredulosVultus
4

Créée

le 25 avr. 2023

Critique lue 21 fois

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