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Critique de la version longue.


Ce second Halloween de David Gordon Green, cet Halloween Kills, m'a fait un peu fait le même effet que le Halloween 2 de Rob Zombie. Pour reprendre directement les mots de mon autre critique, « il fait ce que j'attends depuis que j'ai commencé à voir la saga, à savoir apporter des changements un minimum pertinents, faire quelque chose de différent avec le personnage de Michael Myers… mais de l'autre, il ne m'a pas emballé plus que ça. »

Quoique, je serais tenté de dire que j'ai plus été emballé par le film de Gordon Green que celui de Zombie, malgré le fait que le long dont il est question ici soit tout aussi intelligent que con.


Sur bien des points, cet Halloween Kills est le film qui rend le mieux hommage aux autres films de la saga. De nombreuses allusions au premier étant effectuées, mais aussi au 2, au 3, au 4, et même encore au 6… à moins que j'extrapole un peu quant au fait qu'un personnage évoque « la malédiction de Michael » (non parce que ça craint un peu de faire une référence à ce film-là quand même !). Quoi qu'il en soit, et pour y aller decrescendo, on retrouve la milice et la ville traumatisée du 4, mais en bien mieux exploité ici ; les masques que l'on peut apercevoir à plusieurs moments sont repris du 3 ; et de nombreuses références sont aussi faites au Halloween 2 de 1981, que ce soit par l'intermédiaire d'un flashback, qui reprend directement une scène de ce film, le fait que Kills démarre juste après la fin du précédent film, mais c'est surtout l'hôpital que l'on retiendra : lieu principal de Halloween 2 et lieu dans lequel restera Laurie durant la majorité du film dans les deux cas.

Bien évidement, s'il y a bien un film auquel Kills fait énormément référence, c'est à celui de John Carpenter. Le sauvetage de Hawkins par Cameron en début de film nous ramenant directement à l'époque où prend place le film original, en 1978 donc. Pour le coup, la reconstitution est bluffante, si bien que j'ai cru pendant un court instant que certaines scènes du film originales avaient été directement reprises du tournage de 1978. De surcroit, le réal' est allé jusqu'à singer le style de Carpenter afin de donner davantage de crédibilité à ces scènes du passé : les plans sont plus larges, l'éclairage plus simple et naturel, il y a du grain, moins de coupes… De surcroit, en plus du plan porté par une grue rappelant forcément le dernier plan de la scène d'introduction du film de 1978, ils sont allés jusqu'à trouver un Loomis 2.0 (Tom Jones Jr.) ressemblant fortement à Donald Pleasance, si bien que là aussi, j'ai cru qu'ils avaient repris des plans du film original (dommage que la voix ne suive pas malheureusement). Autre point qu'il me semble difficile de ne pas évoquer : quelques acteurs du film de 1978 ont fait leur retour dans Halloween Kills. On retrouve ainsi Kyle Richards, Nancy Stephens (la femme de Rick Rosenthal, le réal' derrière Halloween 2 et Ressurection, vous faîtes ce que vous voulez de cette information) ou encore Charles Cyphers pour reprendre leurs rôles respectifs, ce dernier n'ayant d'ailleurs pas été devant une caméra depuis près de 30 ans. On n'est pas loin d'un délire à la Twin Peaks pour lequel David Lynch est arrivé à récupérer une grande partie du casting 25 ans après la fin de sa seconde saison. Je reste cependant moins fan des flashbacks qui surgissent à chaque fois qu'ils apparaissent à l'écran : quel intérêt ? Les fans du film original auront fait d'eux-mêmes le liens, et la plupart des gens n'en auront rien à battre.

Bref, tout comme pour le premier, on a droit à beaucoup de fan service, moins subtiles que le premier certes, mais pas grossier pour autant, et qui témoigne une certaine volonté de bien faire, de respecter le plus possible l'œuvre originale.


Pour le moment, je me suis contenté d'évoquer les nombreuses références et autres liens qu'entretiens Kills avec les précédents épisodes de la saga. Pourtant, j'ai dit en introduction que cet Halloween faisait quelque chose de différent avec le personnage de Michael Myers… et effectivement, c'est le cas. On s'éloigne beaucoup du personnage des autres films. Je serais même presque tenté de dire que le Michael Myers de Halloween Kills ressemble davantage à un Jason Voorhees, voir à un Terminator, qu'à ce qu'on peut voir de lui dans les autres films de la saga. Le croquemitaine n'en a jamais autant rien eu à foutre de se la jouer discret, en témoigne cette excellente scène (sans même parler de l'aspect technique, j'ai trouvé la mise en scène folle) autour de la maison en flamme en début de film : confronté à des pompiers, le personnage ne cherche nullement à les esquiver et leur fonce même directement dessus dans l'optique de tous les éliminer. Sans surprise, le film dont il est question ici est celui duquel on ressort en ayant comptabilisé le plus de victimes… pas pour rien que j'ai comparé Michael à Jason.

Malheureusement, comme je le disais en introduction encore une fois, j'ai trouvé le film tout aussi intelligent que con. Le fait d'avoir réintroduit la milice de Halloween 4 est certes pertinent et mieux exploité que dans ce dernier, mais dieu que les personnages sont cons ! Dieu que ce n'est pas subtil ! On voit tout arriver à des kilomètres ! La scène de folie à l'hôpital est ridicule tant les dialogues sont mal écrits et tant c'est du vu et revu. Vraiment navrant de perdre plus de 10 minutes de film pour voir un truc aussi peu subtil.

Mais outre le fait que le film soit con, les personnages le sont aussi, Tommy Doyle (Anthony Michael Hall) est ridicule et absolument pas crédible en tant que leader. Autant j'avais un doute quant au propos du précédent film de la saga et sa fin pro-arme… autant ce Halloween Kills fait tout l'inverse en tapant sur des similis supporters de Trump sans la moindre subtilité. Par contre, s'il y a bien un film dans lequel j'aurais aimé voir des armes, c'est dans celui-ci : on en voit très peu, et pile au moment où j'aurais aimé voir Michael se faire trouer par toutes les armes à feu existantes… les citoyens se contentent de lui taper dessus avec des armes improvisées (du coup, sans surprise, il arrive de nouveau à s'enfuir). Mais le must quand même, c'est que les rares fois où le film introduit des armes à feu, c'est pour faire de la merde avec : la scène du parc dans laquelle Marion tire sur Michael après lui avoir dit « This is for Dr. Loomis » pour finalement se rendre compte qu'elle n'a plus de balles est déjà ridicule… le coup de la femme déguisée en infirmière qui arrive à se retourner l'arme contre elle à cause d'une portière l'est encore plus. Ah ! Et on en parle du couple gay ? Non ? Tant mieux.

Alors bien sûr, je suppose que c'est fait exprès, que le but est d'apporter une touche d'humour au film… sauf qu'encore une fois, le film a à côté de ça des scènes toutes aussi connes qu'on doit prendre au premier degré.


Bref, je trouve que cet Halloween Kills est tout aussi intelligent que con. C'est un film qui commence bien, qui arrive à brillamment rendre hommage aux autres films de la saga, tout en arrivant à inverser de nombreux éléments scénaristiques du premier épisode avec pertinence… mais c'est aussi un film qui, plus il dure, plus il empire, au point où ç'en devient ridicule. Le fait de mettre au second plan la confrontation Laurie vs Michael, et de nous dire même qu'il n'y a finalement aucun lien entre les deux personnages, est, lui aussi, pertinent et ne rentre pas en contradiction avec le premier film de la saga… mais force est de constater que le côté « trilogie avec un film inutile en plein milieu » se fait un beaucoup trop ressentir malgré tout, comme si on n'était pas loin d'avoir vu un épisode filler : le réveil de Michael à la toute fin étant autant facile que prévisible lui aussi.

Reste à voir ce que proposera Halloween Ends : Allyson (Andi Matichak) sera-t-elle enfin celle qui défoncera la gueule à Michael pour de bon ? Quel rôle aura la tour radio dont Gordon Green parle tant dans la version avec commentaires du blu-ray ? Se finira-t-il lui aussi sur un freeze frame tout pourri ?

Je dois avouer que malgré les nombreuses critiques négatives, je suis intrigué.

MacCAM

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