Halloween, oui mais…

Ce Halloween II m'embête beaucoup. D'un côté, il fait ce que j'attends depuis que j'ai commencé à voir la saga, à savoir apporter des changements un minimum pertinents, faire quelque chose de différent avec le personnage de Michael Myers… mais de l'autre, il ne m'a pas emballé plus que ça.

Le personnage de Michael Myers, parlons-en justement. Avec cette suite, Tyler Mane nous prouve une nouvelle fois qu'il est bel et bien parfait pour incarner le croque-mitaine. Rien à lui reprocher au niveau du physique donc. Différence notable concernant le personnage cependant : on le voit davantage sans son masque qu'avec. Autre différence, moins notable, il perd le mutisme présent dans les autres films de la saga (bon ok, il se contente surtout juste d'émettre quelques bruits, mais c'est déjà ça). Par contre, faut aimer voir Michael Myers juste… marcher. Il ne fait quasiment que cela durant tout le film.

Les autres personnages sont, eux aussi, plutôt réussis. Même si je ne suis toujours pas fan de Scout Taylor-Compton, le personnage gagne en ampleur, elle incarne enfin sa propre Laurie Strode : elle se révèle bien moins insupportable que dans le précédent film. Le shérif Lee Brackett, Brad Dourif, bien plus présent que dans le Halloween 2007, se montre fatigué, usé par la vie (au passage, il n'y a que moi qui pense à The Office lors du passage où il voit le corps de sa fille assassinée ?).

Bien évidement, le personnage qui dénote le plus des films originaux est le docteur Loomis, toujours incarné par Malcolm McDowell. Ici inspiré du procureur Vincent Bugliosi (à moins que ce soit Phil McGraw ?…), réputé pour avoir profité de ses liens avec certaines affaires (notamment « Charles Manson ») afin de vendre des livres. Loomis est à l'image du personnage : cynique et narcissique. Il se montre détestable au plus haut point et n'a que faire de ses agissements… bon après, il ne sert pas à grand-chose non plus, c'est plus une sorte de fil rouge qu'autre chose, même s'il revient tout juste pour la fin. Bizarrement, d'un côté, c'est le personnage qui diffère le plus des films originaux, de l'autre, on a l'impression que Zombie ne savait pas quoi faire avec le personnage tant il se révèle inutile au récit.

Je ne connais pas Zombie tant que ça (pour ne pas dire pas du tout), mais j'ai ressenti un certain amour pour les white trash : pratiquement tout fait sale, pauvre… il y a aussi un côté émo/cheveux longs, très dans l'air des années 2000, que j'ai beaucoup moins apprécié. Qu'on n'aime ou pas son style, au moins il y en a un : les couleurs sont ternes, le grain du 16mm renforce le côté cradingue et il se permet même de faire quelques plans sympas, notamment lors de la scène dans l'hôpital en début de fin, ou celle toute à la fin.

Reste enfin le côté fantastique. Halloween 6 faisait déjà ça, mais c'était plus ridicule qu'autre chose… là, ça l'est toujours, mais heureusement, beaucoup moins. Du coup, forcément, je n'ai pas accroché au délire là non plus. Ok, on comprend que Michael et Laurie sont liés, connectés même… mais ça on le sait déjà du moment qu'on a vu les précédents films de la saga. Puis le coup du cheval, c'était vraiment nécessaire d'expliquer sa signification dès l'introduction du film ? Bref, ce n'est pas au niveau de sa subtilité que le film se montre le plus intéressant. Et c'est peut-être un peu ça le problème du film : il n'y a pas grand-chose à comprendre si ce n'est qu'on nous prend un peu pour des cons.

Reste tout de même l'un des rares films de la saga qui arrive à s'affranchir totalement de Carpenter sans pour autant faire que de la merde derrière… mouai, il faut vraiment aimer se contenter de peu avec cette saga.