Même pour une 2ème partie, que c'est long ! Un affrontement final moyen qui n'en vaut pas la peine.

Après la perte de temps qu’était Halloween Kills, la deuxième partie de cette histoire revient ENFIN pour l’affrontement final entre Michael Myers et Laurie Strode. Malgré que l’attente n’était pas présente, on était en droit de se dire que ça allait ENFIN être l’affrontement final entre les deux, sauf que ça ne s’est pas passé comme on l’espérait. Halloween Ends est-il LA conclusion que la saga Halloween devait avoir ? Toujours pas. Même si la dernière partie est assez prenante, la majorité du long-métrage est assez moyen malgré les bonnes idées et les légers progrès de David Gordon Green dans la mise en scène. En tout cas, en voyant ce dernier opus, on peut rajouter Halloween Kills et celui-ci dans la liste des conclusions de saga qui n’avaient pas besoin de deux parties…

Positif

• Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) est la plus ancienne victime et survivante de Michael Myers qui a essayé de tourner la page pendant 4 ans et qui semble avoir enfin réussi. Cependant, avec la manière dont les autres la voit malgré ses efforts et le sentiment de retrouver Michael Myers en Corey, elle commence à replonger dans ses angoisses et ses envies de vengeance. Malgré le « 4 ans plus tard » qui pose problème par rapport à Michael, c’est une bonne chose de la voir essayer de passer à autre chose. Là où on l’a vu se préparer à se venger, elle essaye enfin de tourner la page. En tout cas, ça apporte un développement intéressant du personnage malgré qu’elle soit pas mal en retrait.
  Allyson (Andi Matichak) est la petite-fille de Michael et elle tente d’aller de l’avant avec son nouvel amoureux, Corey. Elle semble réellement réussir à aller de l’avant malgré que certains habitants de la ville la voit toujours comme la folle qui a réussi à survivre à Michael Myers. Après, elle essaye réellement de passer à autre chose et on sent que son amour pour Corey l’aide beaucoup à aller de l’avant.
  Corey (Rohan Campbell) est un ancien baby-sitter qui a accidentellement tué l’enfant qu’il gardait et qui, depuis, se fait traité de meurtrier par tous les habitants de la ville. Malgré qu’il soit le nouveau personnage principal de ce long-métrage (alors que ça devrait être Laurie ou Allyson), il faut reconnaître qu’ils ont bien développé le personnage. On s’attache à Corey au début et on sent qu’il essayer d’aller de l’avant et de se pardonner malgré que certains continuent de le provoquer et de le regarder de travers. Et encore, on pourrait même aller jusqu’à dire que ce sont les gens qui l’ont provoqué qui ont réveillé cet instinct en lui. En tout cas, c’est un personnage assez intéressant, c’est juste que ce n’est pas celui qu’on voulait voir en priorité.




• Ça fait maintenant 4 ans que Michael ne donne plus signe de vie. Laurie a essayé et semble avoir réussi à tourner la page avec sa petite-fille, Allyson, dont elle s’occupe depuis la mort de ses parents. Malheureusement, le traumatisme semble revenir lorsque le jeune Corey s’intéresse à Allyson et qu’il devient de plus en plus violent. Une histoire qui se tient assez bien pour ce long-métrage et qui apporte un peu d’intérêt à être suivie.




• Ici, c’est surtout l’évolution de Corey qui est intéressante à suivre car c’est lui qui est le plus développé par rapport à son meurtre et la manière dont la majorité des gens le cherchent. Après, on a aussi Laurie qui a un développement intéressant par rapport aux reproches que certains lui font (bande d’ingrats !)




• Le jeu d’acteur est plutôt pas mal. La majorité des acteurs et actrices de ce long-métrage ne sont pas excellents mais ils ont l’air de s’en sortir dans la majorité. Notamment le jeune Rohan Campbell qui est vraiment très convaincant dans ce long-métrage.




• Question symbolisme, il y a toujours des éléments efficaces ici. Comme ce que représente Corey pour la ville, Michael Myers pour Corey et pour Laurie… Donc oui, il y a réellement des bonnes idées pour le symbolisme ici.




• Les musiques sont assez réussies dans l’ensemble, notamment le thème d’ouverture qui est toujours aussi mémorable à écouter. Rien de parfait mais les musiques passent assez bien avec ce qui se passe à l’image.




• Question mise en scène, le long-métrage s’en sort mieux. On sent qu’il y a réellement des bonnes idées venant de la mise en scène et qu’il y a une mise en scène mieux gérée que dans le précédent opus.




• Les effets spéciaux ne sont pas énormes mais ils passent bien en fonction de certaines scènes. Après, on sent que les effets spéciaux n’étaient pas la priorité et c’est une bonne chose.




• La relation amoureuse qui se développe entre Corey et Allyson passe. Ils tombent amoureux par rapport à leurs traumatismes et malgré les directions différentes qu’ils vont prendre.




• La fin est une véritable conclusion de la saga et, même si elle n’est pas énorme, on sent qu’elle apporte la conclusion dont Laurie avait besoin. Donc oui, on peut valider cette fin.




• Un peu d’inattendu qui fonctionne, il faut le reconnaître. On arrive à être surpris par un ou deux éléments de ce long-métrage.




• Les décors sont assez jolis. Rien de particulier à dire dessus, ce sont juste des décors de qualité qui nous sont proposés ici.

Négatif

• Michael Myers (James Jude Courtney) est un monstre qui est connu dans toute la ville depuis ses meurtres pendant Halloween (notamment depuis 2019). Cependant, ici, c’est surtout un homme fatigué qui s’est caché pendant 4 ans. Alors, qu’on reparte sur le fait que Michael soit un homme derrière un masque et non pas une créature surnaturelle, c’est intéressant (même si c’est incohérent avec Halloween Kills) mais d’où Michael se serait calmé pendant 4 ans ? Surtout quand la seule survivante de ses meurtres est encore là ? Non vraiment, c’est difficile de croire que Michael se serait caché pendant 4 ans sans rien tenter, ce n’est pas le Michael Myers qu’on connaît. Rappelons que sa priorité quand il s’est enfui dans Halloween (2017), c’était de retrouver Laurie pour la tuer !




• On va en venir à un des plus gros problèmes qui se voit rien qu’avec le synopsis, il s’est écoulé 4 ans depuis le dernier long-métrage. Pourquoi ça ne marche pas ? Parce qu’on parle de Michael Myers et qu’il est très difficile d’imaginer qu’il serait resté 4 ans dans l’ombre sans tenter de s’en prendre à Laurie ou à Allyson. Autant dans Halloween (2017), il avait l’excuse d’avoir été enfermé pendant 40 ans dans l’asile et qu’il venait de réussir à s’échapper, mais là, il n’a aucune excuse. Non mais vraiment, Michael Myers qui resterait pendant 4 ans dans l’ombre, rien qu’en le disant c’est impossible à croire… Et ne sortez pas que c’est normal, on rappelle que dans le précédent opus il était roué de coups et qu’il s’est relevé en les tuant tous !




• Dans le précédent opus, on nous avait dit que Michael était un monstre qui devenait de plus en plus fort au fur et à mesure qu’il tue et qu’il était de plus en plus difficile de le tuer. Sauf que ce n’est plus le cas ici. Alors oui, c’est mieux de voir Michael en tant qu’humain un peu résistant aux balles et aux couteaux plutôt qu’un Victor Crowley bis avec un masque blanc et un couteau, mais on sent que les scénaristes ont pris cette direction juste parce que les gens s’en plaignaient. On a même pas d’explication sur ça, juste que maintenant Michael est bien un humain derrière un masque (chose qu’on sait depuis le tout premier Halloween de John Carpenter).




• Le coup de tous les personnages secondaires détestables (à une ou deux exceptions près) comme dans Ça. Mais dans Ça, ça avait du sens avec l’histoire et les personnages, là non. Ici, on a une majorité de personnages qui sont détestables parce que le scénario l’a décidé. Encore, faire un ou deux personnages détestables dans le lot (comme l’ex d’Allyson), pourquoi pas, mais vous n’étiez pas obligés d’en faire autant (surtout que ça nous fait oublier la tension qu’on est censé ressentir).




• Une scène horrible est quand Allyson rejette toute la faute sur sa grand-mère Laurie. Que certains personnages secondaires en veuillent à Laurie par rapport à Michael d’accord, mais pourquoi sa petite-fille l’accuse en disant que tout ça est de sa faute ? Et puis surtout, qu’est ce que ça veut dire ? Que Laurie aurait du se laisser tuer par Michael ? Savez-vous que Michael aurait quand même continuer de tuer si elle s’était laissé mourir à l’époque ? Non mais sérieusement, on est à Derry en vérité ?




• Vous voulez savoir combien de temps met Michael avant d’agir véritablement ? 1H35 de film ! Et ce n’est pas une blague, on l’aperçoit juste une ou deux fois avant en voyant qu’il est faible (comment c’est possible d’ailleurs) et au bout d’1h35, on retrouve enfin le vrai Michael Myers qui agit ! C’est quand même dingue, c’est censé être la confrontation finale entre Laurie et lui, et il faut attendre les 3 quarts du film pour qu’il agisse.




• Un des problèmes de ce long-métrage est qu’on ne se concentre pas sur Laurie ou Allyson mais sur le nouveau personnage, Corey. Et autant Corey est un personnage bien développé, autant on s’en fiche clairement de lui parce qu’on est venu pour voir Michael Myers et Laurie Strode ! Désolé Corey mais ce n’est pas en prenant la majorité du temps d’écran que tu vas réussir à les remplacer.




• Arrivons-nous à croire à la tension installée par ce long-métrage ? La réponse est non. C’est surtout le cas parce que la tension concerne des personnages secondaires qui nous donnent envie de les voir mourir. Donc non, la tension n’est pas efficace, sauf peut-être à la fin mais on en parlera en partie SPOIL.




• Est-ce que l’horreur est efficace ? Honnêtement non. Malgré les progrès de David Gordon Green, on ne peut pas dire que l’horreur est réellement efficace ici. Ça et aussi le fait que l’horreur concerne surtout des personnages dont on en a rien à faire, donc on se sent un peu moins impliqué.




• Est-ce qu’on ressent de l’émotion en regardant ce long-métrage ? Non. Que ce soit la peur, la tristesse, la colère ou quoi que ce soit, on ne ressent rien pour les personnages qu’on voit, même pas pour Laurie vu qu’elle est assez absente par rapport à Corey et Allyson.

Au final, Halloween Ends est un final dispensable et une preuve de plus qu’il aurait mieux valu un seul long-métrage plutôt que deux films en deux parties. Ou alors, on peut aussi le voir comme la preuve que la seule conclusion à retenir c’est Halloween (2017). Mais bon, c’est un constat assez moyen qui ne vaut pas la peine de le voir au cinéma, et ce malgré les 20 dernières minutes intéressantes. On a des acteurs investis, un nouveau personnage bien développé, des musiques qui passent bien et une mise en scène mieux gérée. Mais, cela ne nous fait pas oublier que l’horreur ne fonctionne pas, que le personnage de Michael n’est pas totalement respecté, qu’il met trop de temps pour arriver, que la tension ne marche pas et que les personnages secondaires sont tous détestables. Donc non, ce n’est pas une conclusion qui vaut la peine de la voir au cinéma. Pour ma part, je savais que j’allais être déçu et, même si ça s’en sort un petit peu mieux que Kills, ça reste une conclusion que je n’ai pas apprécié.

Ou alors, on garde les 20 dernières minutes pour en faire un court-métrage qui conclut Michael Myers, là ça passerait mieux.