Presque...

Lors de sa sortie au cinéma, Gravity a été pour moi une réelle envie, tant son histoire avait l'air édifiante. Édifiante car ce film annonçait peut être un chef d'œuvre.
Tout commence parfaitement, les images clouent au siège tant elles sont belles. Pour notre plus grand bonheur, nous sommes en totale immersion, happés et hypnotisés par l'immensité spatiale qui se profile devant nos yeux. Les plans s'enchaînent avec maîtrise, mais déjà, je sens que le film me déçoit. Quand Ryan Stone est larguée dans l'espace en virevoltant, se faisant de plus en plus petite sur un fond noir d'encre, cela prend aux tripes; mais alors que l'unique chose nécessaire est le silence, il y a trop de bruit. Toujours, tout le temps. Stop, je veux que le temps se dilate à l'infini à cet instant. Cette scène annonce déjà une seconde moitié de film qui coule, après un début grandiose, viscéral, qui nous coupe le souffle quand Ryan suffoque, et nous saisi quand elle perd ses appuis.
Peut être qu'en plus d'une prise de risque inédite, le silence aurait été impensable. Face au vide, qui dérange déjà, cela aurait peut être été d'autant plus effrayant, et dans le même temps moins vendeur.
C'est pourtant ce qu'il manque. Il manque une réelle profondeur qui aurait été apportée dans ce silence. Mais Cuaron ne relève pas le challenge sûrement trop osé. Il ne touche pas au sublime, faute de sincérité. Gravity, échappant d'abord aux carcans cinématographiques ne retombe que plus durement en se cherchant une justification par des dialogues bien trop présents. Et un scénario finalement loin d'être à la hauteur; pour le sens, se limiter à de la psychologie bête et méchante n'aide en rien.
Alors si il faut dire une chose de ce film, c'est bien la suivante :
Presque...