Cuaron a de nouveau frappé... Et c'est encore dans la gueule.

Ah Gravity... Si il y a bien un film que j'attendais tout particulièrement cette année, et qui a eu un effet énorme sur les critiques et généré un hype indécent sur moi comme sur beaucoup, c'est bien lui.

Ce mardi 29 Octobre, je me suis enfin décidé à sauter le pas pour aller voir LE film du moment, dernier en date de Alfonso Cuaron, réalisateur de talent connu pour la claque des Fils de L'Homme reçue sept ans auparavant. Je dois l'avouer une fois arrivé dans la salle je sentais la pression monter...
90 minutes et autant de claques plus tard le générique défile, et je tente de reprendre mes esprits... Même si je suis encore sous le choc, je le sais déjà Gravity est le film que j'attendais.


Le pitch est simple et clair. Le but du film est assimilé dès la fin du monumental plan-séquence d'ouverture. Il n'est cependant pas pour autant dénué d'intérêts et réussi à éviter la plupart des clichés qui façonnent les blockbusters d'aujourd'hui avec un certain succès. Ici, pas de romance, pas de méchant très méchant, ni aucun autre élément qui pourrait nous faire sortir de l'expérience fluide et prenante qu'est Gravity.

L'infinité de l'espace créée étrangement un sentiment d'oppression et même de claustrophobie, l'immersion est telle qu'il m'est parfois arrivé d'avoir le souffle presque coupé et de perdre mes repères. Ce point est d'ailleurs la plus grande réussite de Gravity, qui, grâce à une virtuosité et une maîtrise visuelle, sonore et technique permanente, nous fait oublier qu'on admire des acteurs en performance capture, flottant dans un studio sur fond vert (ou dans une boîte alors)...
La Terre vue de l'espace ne m'a jamais paru aussi vraie et belle que durant ce film, véritable preuve que la technologie numérique est désormais très au point quand elle est utilisée par des personnes de talent. On est loin des environnements de la Prélogie Star Wars définitivement factice et artificiels (désolé je devais le dire... Je m'en suis toujours pas remis).

Malgré sa durée relativement courte, (la plupart des films récents s'efforçant de durer plus de deux heures) il réussit à avoir un rythme parfois très lent prenant le temps d'offrir au spectateur une fenêtre grande ouverte à la contemplation de majestueux plans panoramiques, plus sidérants de beauté et de profondeur les uns que les autres, qui ponctuent le film. Cette performance visuelle et technique s'affirme également à travers une des marques de fabrique de Cuaron : les plans séquences.
Rarement une œuvre cinématographique n'aura possédé une telle succession de séquences stupéfiantes d'orchestration, de fluidité et de beauté, et ce, avec une facilité déconcertante. Ici on saute (flotte) d'un plan-séquence à un autre alors qu'on ramasse à peine nos dents... Un tour de force, une véritable leçon qui, je l'espère, sera retenue.

Gravity est sans conteste une expérience qui se veut viscérale et qui vient chercher les émotions et sensations du spectateur avec une réussite incontestable.

Pour ce qui est du panel (réduit) de personnages et d'acteurs c'est là aussi très convaincant voire surprenant. Même si Clooney n'a que vingt minutes à l'écran (contrairement à ce que les affiches et promos pouvaient laisser penser) il fait mouche et son rôle de repère est justement dosé et aidera le Dr.Stone à ne véritablement rien lâcher tout au long de son périple.
Ce Docteur Ryan Stone, personnage central du film, est campé par l'inégale Sandra Bullock. Pour autant cette dernière nous offre ce qui est certainement son meilleur rôle et sa meilleure prestation jusqu'ici. Une performance vraie, juste, pour un personnage fragile mais courageux qui, à travers les épreuves, veut redonner un sens à sa vie après avoir été si proche de la perdre. Le casting, qui paraissait audacieux et assez étonnant, est finalement crédible et percutant.

Avec Gravity, Alfonso Cuaron prouve à tout Hollywood que le grand spectacle peut prendre son temps et fasciner par sa virtuosité bien plus que par sa surenchère. Ce film est un divertissement c'est évident mais il a la profondeur pour parler autant au grand public qu'aux cinéphiles, et c'est ce qui devrait caractériser chaque production aujourd'hui.
On peut largement affirmer que Cuaron a réussi son pari avec un film étape qui, on l'espère, fera évoluer le monde du blockbuster Hollywoodien en dérive, dans le bon sens.

Ce que je retiendrai de ce film, c'est un sentiment fort d'avoir vécu quelque chose plus que de l'avoir vu, Gravity est une expérience plus qu'un film, et je conseille à tous d'accepter l'invitation qui nous est offerte par Cuaron. À vivre en salle et en 3D (pour une fois).

Quant à son futur projet je n'ai qu'un mot à dire : Vivement.



P.S : Ceci est ma toute première critique (j'ai longtemps hésité ne sachant par où commencer, la rédaction étant loin d'être une des mes facultés...). N'hésitez donc pas à me faire part de vos avis ou conseils. La critique est la base de la construction comme on dit. Et désolé pour les fautes au passage, nombreuses certainement.
Kyrios
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le 30 oct. 2013

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