À la suite d'une catastrophe survenue lors d'une mission spatiale destinée à réparer le télescope Hubble, le commandant chevronné Matt Kowalski et l'astronaute Ryan Stone se retrouvent projetés dans l'immensité de l'espace. Désormais seuls, dérivant dans l'inconnu, ils vont devoir trouver un moyen pour s'en sortir alors que leur réserve d'oxygène est bientôt épuisée.
Si l'espace a souvent marqué les esprits au cinéma, c'est bien parce qu'on peut le réinventer à l'infini. L'accoler au genre horrifique? Cela donne Alien. À la science-fiction? 2001: L'Odyssée de l'Espace. Au film catastrophe? Apollo 13. Ou encore au Space-Opera? Une certaine saga nommée Star Wars. Autant de genres et de réussites passées à la postérité. Cette année, un autre genre va faire de l'espace une destination de rêve: le Survival. Et en tant que représentant, Gravity est un vol direct pour le septième ciel.
Alfonso Cuarón a consacré quatre ans de sa vie à cette odyssée humaine. Depuis son chef d'œuvre Les Fils de l'Homme (2006), on était dans l'attente de sa nouvelle création. Tourné en 2011, le nouveau film du réalisateur mexicain ne sort pourtant qu'aujourd'hui. Pourquoi un si long délai? On a la réponse à cette question au bout de seulement 15 minutes, le temps d'assister à ce plan-séquence d'ouverture proprement grandiose. On ne se remettait toujours pas de deux scènes des Fils de l'Homme qui utilisaient cette même technique, et voilà que Cuarón enfonce définitivement le clou avec une succession de longues séquences aussi maitrisées que mémorables.
En ayant sciemment décidé d'utiliser la 3D dès la conception du film, le cinéaste entendait bien atteindre des sommets d'immersion. En à peine une demie heure, le metteur en scène balaye tous ses prédécesseurs dans l'utilisation de cet outil. Pour ainsi dire, on a jamais eu autant l'impression de naviguer dans l'espace et de suivre les personnages, le génie du réalisateur se mariant avec des effets visuels tout bonnement incroyables. Et il faut également remercier le compositeur Steven Price qui fait mieux que combler le vide sonore de l'espace, il l'habite durablement.
Se basant sur un script aussi simpliste que diablement efficace, Cuarón offre également à Sandra Bullock l'occasion de rappeler que derrière ce visage, surtout associé à d'oubliables comédies, se cache une comédienne de grand talent. Et l'actrice ne fait pas que saisir sa chance, elle la transcende dans le rôle de Ryan Stone à mille lieues de ce qu'elle nous avait habitué. George Clooney apporte sa force tranquille au personnage de Kowalski, parfait contre-point de Stone. Derrière ce spectacle absolument ahurissant qui laissera sans voix tout amateur de sensations fortes, Cuarón délivre également une histoire agrémentée de nombreuses images et symboles qui feront la joie des plus analystes. Et Dieu sait que dans les deux cas, Gravity va faire parler de lui pendant (très) longtemps.
Un chef d'œuvre inoubliable.

ConFuCkamuS
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le 27 juil. 2019

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