Le vieux, le gosse et les truands

1 an ! Oui aujourd'hui mon blog a un an. Et vous savez quel est le premier film que j'ai critiqué lors de son ouverture ? Et bien Million Dollar Baby de Mr Clint Eastwood. Et bien on repart pour le Clint de cette année ! Et cette fois c'est Gran Torino !

Excellent film...classique

Je vais vous dire la principale faiblesse de la plupart des films de Clint Eastwood. Mise à part Space Cowboy ou Invictus, j'ai toujours trouvé sa réalisation scolaire (et comme je n'ai pas vu American Sniper, je sais rangez vos fourches; donc je ne sais pas s'il a évolué de ce point de vue là). C'est même en grande partie pour ça que j'ai du mal à considérer Sur la Route de Madison comme étant son meilleur film et un bon film romantique (et comme je n'aime pas les films romantiques, cela n'aide pas non plus, même avec Clint et Méryl). Cela dit, il donne toujours de la force dans son cadre, même si ce ne sont en général des plans américains classiques. Il fait quand même des plans inspirés et ça c'est classe. Il donne au film une ambiance à mi-chemin entre les films de gangsters et les films sur les clichés bien vénèrent sur les minorités en Amérique. Et c'est ce que le film propose et il le fait bien. Clint Eastwood n'est pas un réalisateur qui pour moi pense en terme de cinéma pour ce que ça montre mais pour ce que cela raconte, que ce soit un drame humain à la Juger Coupable, un film romantique à la Sur la route de Madison (il faudrait que je m'occupe de son cas à ce film), un film fun et assumé à la Space Cowboy, à une histoire vraie à la Invictus ou ici à un drame social (j'aurai pu dire au film de guerre à la Lettre à Iwo Jima ou American Sniper mais je n'ai pas vu ses 2 films de guerres). Et il a toujours fait bien.

Le retour du soldat Harry

Clint Eastwood est Walt Kowalski. Un vétéran de la guerre de Corée. Pour moi il s'agit du meilleur point Godwin que j'ai vu dans les fictions. En effet, il porte un regard assez nouveau d'une certaine catégorie de personne qu'on a tendance à condamner. Les racistes. Oui je sais le racisme c'est mal m'voyez ? Mais là il les rend pas forcément condamnables et surtout irrécupérables. Les pires sont ceux qui ne progressent pas et qui stigmatisent (je ne veux nommer personne). Walt tient plus du vieil aigri que du xénophobe (il n'y a qu'à voir ses interactions avec sa famille pour s'en rendre compte), mais au contact de ses voisins, il dévoile un coté plus amical et respectueux, signe qu'il veut comprendre une culture différente de la sienne et va s'attacher à Thao qu'il traitera presque comme un fils de substitution.

Le reste des personnages sont moins présents mais sont nécessaires à l'évolution de Walt. Notamment la famille Hmong. On a Thao le timide garçon en perte de repère mais qui va s'attacher à Walt et sa sœur Sue qui le considéra comme un vieux grand - père. Ils ne sont pas particulièrement développés mais bien exploités, notamment Thao. ensuite il y a le gang qui joue le rôle des super-caïds, la famille de Walt et ses amis les plus proches. Le personnage le plus présent hormis Walt est le prêtre, le Père Janovich (Christopher Carley). Ils forment tous les 2 un bon duo entre le vieux cynique et le jeune optimiste. C'est un peu sa conscience et l'élément qui empêche Walt de faire des folies alors que la propre famille de ce dernier en est blasée. Et il a une bonne tête.

A propos de tête, tous les acteurs hormis Clint sont totalement inconnus ou étaient novices à l'époque. Mieux ! Le jeune Thao n'a jamais été acteur et actuellement il est plus tourné vers la musique. Bref, il s'agissait d'un casting très risqué mais qui s'avérait payant; même le faite que Thao possède un jeu hésitant, mais son presque non-jeu passe comme une lettre à la poste et ça c'est classe.

Pour une voiture

L'histoire est parfaitement maîtrisée et est une histoire de remise en question d'un vieil homme aigri de la vie et d'un jeune désœuvré. Il s'agit d'un parcourt de fin de vie de Walt qui est lasse de la vie et du monde et qui n'a plus rien à léguer. Cependant, chaque moment de l'histoire lui permet de mener une dernière fois son existence et faire ce qu'il n'a jamais fait : accepter que le monde a changé et que les ennemis d'hier sont derrière lui. Il acceptera donc ses voisins, mettra le jeune Thao dans le droit chemin, tentera de protéger la famille de ce dernier contre les truands et fera la paix avec son âme. Si au départ il règle les problèmes comme il a toujours fait. Il se montrera finalement plus surprenant lorsqu'il affrontera une dernière fois les bandits. Et à la fin il lègue à Thao son héritage, la Gran Torino. Pendant tout le film, je voyais qu'une histoire sympathique et progressive, mais le film est bien plus que cela. C'est une quête d'un homme prisonnier de son passé mais qui va se libérer de ce poids en faisant l'inverse de l'homme aigri qu'il est devenu. Ce qui est puissant quand même.

Clint est toujours l'anti-héro

On aurait pu croire que le film est égotique pour notre ami Clint et plusieurs éléments vont dans ce sens. Mais si on regarde sa filmographie, Gran Torino en est très loin. Ce film est le parfait antithèse de ce qu'on croit savoir du réalisateur (il est quand même un républicain conservateur) et il nous le fait bien comprendre. Un film coup de point qui ne fait aucun cadeau avec un viel homme aussi bourrin que dans ses films de Sergio Leonne ou de l'inspecteur Harry. Et dire que tout ça a eu lieu à cause d'une voiture. Fallait pas l'énerver les gars !

Version fun de la critique ici