Troisième long-métrage de Ramin Bahrani, Goodbye Solo a pour cadre les banlieues tout sauf pittoresques de la ville de Winston-Salem, en Caroline du Nord, où ce réalisateur d'origine iranienne a passé son enfance. Subtil et habité par la présence d'excellents acteurs, le film reprend l'argument du Goût de la cerise, dAbbas Kiarostami, dont Ramin Bahrani partage le goût d'une esthétique réaliste, empreinte de poésie et d'une certaine spiritualité. Mais malgré cette filiation revendiquée, Goodbye Solo n'en reste pas moins un film profondément américain, une sorte de road movie suburbain où les taxis remplacent les Harley-Davidson. Malgré les longueurs d'un scénario parfois languissant, on est touché par la modestie et la profondeur du propos, par le regard fraternel que le cinéaste porte à ses personnages plus vrais que nature.