Disponible sur youtube dans une qualité douteuse mais acceptable, Goodbye, 20th Century est une expérience des plus déroutantes, en résultera une critique sans doute décousue, car écrite dans un état d'incompréhension tintée de fascination

Disclaimer : mon expérience du cinema macédonien étant jusqu'alors nulle, je ne puis offrir de perspective historique ni de connaissance des codes et de la manière dont ce film joue avec et vais uniquement exprimer un ressenti.

L'ouverture du film nous plonge dans un monde post-apocalyptique où un Lazare libidineux ressuscite de sa mise à mort, conséquence du sacrilège qu'il a commis en s'éprenant dune une sainte peinture et devenant plutôt entreprenant. De cet assassinat comme de la discussion avec l'oracle qui lui succèdera domine principalement l'impression d'une absence de sérieux, surement provoquée par la désinvolture des acteurs et les costumes en toc.

En effet Goodbye, 20th Century c'est beaucoup de choses et en partie une comédie. Sur cet aspect la je vais pas mentir, cette première partie ne m'a pas tué de rire et m'a rappelé à quel point il est difficile d'appréhender l'humour d'un autre pays (quiconque a vu une comédie de Tsui Hark le comprendra) et d'une autre époque (quiconque a vu un film des Charlots le comprendra), ici on a les deux à la fois.

Cette première partie va, de manière surprenante, se bonifier et être gorgée d'idées visuelles et thématiques variées - on peut citer les femmes aux masques, la chorale des clodos, le punk flutiste tout droit sorti d'un Batman des années 80, le bain de pomme ou le bodypainting méta - qui font baigner le film dans un écrin doucement surréaliste lui donnant un aspect planant - exacerbé par la qualité vhs - et proposant une expérience peu commune et plutôt agréable.

Soudainement le film opère une métamorphose une fois de plus inattendue, nous téléportant dans une ambiance nouvelle - mais une fois de plus particulière - au sein d'une maison écarlate en compagnie d'un ersatz de la famille Addams à la veille du passage au 20e siècle. Cette seconde partie - qui regorge elle aussi de moments gourmands (notamment l'offrande de blé) et est portée par des acteurs plus convaincants - part complètement en vrille dans une version "coke dans le blé" du "LSD dans le punch" de Climax, nous offrant un karaoké champagne sur le My Way de Syd Vicious dévoilant tout le potentiel de cette chanson et finissant en bain de sang, l'image d'un nouveau siècle débridé et violent qu'elle nous offre est unique.

A noter une scène de prout qui s'avère être un trésor d'humour imprévisible, dont l'effet de surprise ne peut que provoquer le rire chez tout être humain bien portant.

Une fois l'expérience terminée, force est de constater qu'il n'est pas facile de lier les deux parties, dans l'histoire il y a clairement ce truc des noms écrits sur les murs que j'ai honnêtement pas trop compris, en revanche, thématiquement, cette soirée carnage est elle symbolique de ce qui a provoqué la fin du monde présenté dans la première partie ? Pas forcément sur qu'il y ait quelque chose à comprendre non plus, j'ai quand même passé un bon moment.

arthurdegz
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le 2 févr. 2024

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