Vous aimez les enquêtes façon Sherlock Holmes dans un Londres Victorien ? Vous aimez les histoires de tueurs en série façon Jack L’Éventreur ? Alors Golem Le Tueur de Londres pourrait vous convenir. Le film nous amène dans les bas-fonds de Londres dans la deuxième moitié du 19ème siècle à la recherche d’un tueur surnommé le Golem, un monstre prenant ses racines dans la mystique juive d’Europe Centrale. Un tueur sauvage, n’ayant pas de manière de procéder particulière, et qui sera la toile de fond de ce conte gothique adapté du best-seller de Peter Ackroyd Le Golem de Londres (Dan Leno and the Limehouse Golem sorti en 1994). Des défauts et de imperfections, le film en a clairement plein. Mais il se suit sans déplaisir et on plonge volontiers dans cette enquête tarabiscotée et pleine de charme.


Scénarisé par la très demandée Jane Goldman (scénariste de Stardust, Kick Ass, les 2 Kingsman, certains X-Men ou prochainement The Little Mermaid ou d’un préquel de Game of Thrones), GOLEM Le tueur de Londres va mettre en parallèle deux enquêtes menées par Scotland Yard à la fin du 19ème siècle. Celle du fameux tueur surnommé Golem en toile de fond donc, et celle d’un potentiel homicide. En effet, alors que le Golem vient de perpétrer un nouveau meurtre particulièrement sauvage, tout porterait à croire que l’actrice de théâtre Lizzie Cree ait mis fin aux jours de son mari John Cree en l’empoisonnant. Le détective John Kildare de Scotland Yard est mis sur la première affaire. Mais il rencontrera également Miss Cree et, persuadé qu’elle est innocente, il va mettre tout en œuvre, avec l’aide de l’agent George Flood, pour prouver son innocence et ainsi lui permettre de ne pas être mise à mort par pendaison.
Très rapidement, on se rend compte que les deux affaires sont liées et vont se rejoindre, ce qui va créer une certaine complexité dans le scénario. Pour le coup, pas toujours facile à suivre et le film se fait au final assez confus, voire brouillon, dans sa narration. Soit le film aurait dû être plus long, afin de prendre plus le temps d’expliquer, soit il aurait fallu enlever certains passages afin de fluidifier un peu l’ensemble. Car certains points sont presque ici de trop, ou carrément trop vite expédiés. Du coup, on pourra parfois décrocher, générant pour le coup chez le spectateur quelques longueurs, et ce malgré le côté immersif de certaines autres scènes. Il en est de même pour les personnages secondaires dont le film s’encombre. Certains ne sont pas du tout exploités et ne servent au final à rien du tout (celui de Karl Marx), si ce n’est à amener un léger humour qui lui non plus ne sert à rien et tranche un peu trop avec le reste du film.


C’est très dommage car à côté de ça, le réalisateur arrive à créer une ambiance très réussie à son film. Une ambiance noire, poisseuse, parfois glauque, avec une superbe reconstitution du Londres de la fin des années 1800. Les décors sont superbes, tout comme les costumes, bien mis en valeur par une photographie très travaillée. Dommage seulement que le film soit trop sombre, la majorité des scènes se passant le soir, voire la nuit, et ne permettant pas de profiter au mieux des péripéties de personnages centraux très réussis cherchant, pour la plupart, à faire reconnaitre leur identité. Le film joue beaucoup avec leur psychologie à grand renfort de flashback qui nous racontent leurs secrets. Il dresse surtout le portrait d’une femme issue d’un milieu pauvre, écrasée par ses origines sociales, qui s’est faite toute seule en décidant qu’elle avait elle aussi le droit de faire partie de ces gens de la haute, quel qu’en soit le prix. L’interprétation de Olivia Cooke (Ready Player One, Ouija) est d’ailleurs à souligner, vivant son rôle du début à la fin. Mais elle n’est pas la seule car, de manière générale, l’ensemble du casting est impeccable. Le toujours très élégant Bill Nighy (Good Morning England, Pride) nous montre une fois de plus l’étendue de ses talents et Douglas Booth (Jupiter Ascending, Noé) est envoutant.
Dommage que le film se fasse un peu trop bavard et qu’il soit malgré tout souvent téléphoné. En effet, quand on s‘attarde sur les détails, il est assez facile de prévoir comment toute cette histoire va se terminer, et ce malgré les moult rebondissements que le film tente sur sa dernière partie, en vain.


Golem Le Tueur de Londres aurait pu être une formidable expérience si le film ne s’était pas empêtré lui-même les pieds dans son histoire bien trop complexe pour sa durée. Il reste néanmoins sympathique mais on reste sur cette impression de gâchis.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 31 janv. 2020

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