Goldfinger : Le « Bond » était presque parfait.

Goldinger est le film James Bond ultime. Le film 007 de référence qui servira de matrice pour tous les opus suivants. Il symbolise la quintessence de l’univers de l’espion britannique sur grand écran : un méchant charismatique et mégalo qui veut dominer le monde devenu presque le cliché des vilains de cinéma (Gert Fröbe dans le rôle de l’infâme Auric Goldfinger est génialissime !), un générique culte (images et bande son), des gadgets iconiques (avec l’introduction de la légendaire Aston Martin DB5 qui deviendra LA voiture indissociable de James Bond encore aujourd’hui !), des scènes inoubliables (Jill Masterson couverte d’or!), ainsi que l’une des plus belles et plus mémorables JB Girl de la franchise : Pussy Galore (Honor Blackman joue une héroïne pleine de fougue, de charme et son personnage est très bien écrit), un célèbre homme de main effrayant (Oddjob joué par le catcheur Harold Sataka, un tueur asiatique qui élimine ses ennemis avec son chapeau ! En second couteau dans la saga, on a rarement fait mieux et plus marquant ! De plus le fait qu’il soit muet, renforce le mystère autour du personnage) et Sean Connery à son zénith, qui livre ici sa meilleure performance dans le smoking de l’agent secret. Dans son troisième film, Connery incarne réellement James Bond. Il EST 007. (Une affirmation qui s’avérera vrai pour presque tous les acteurs ayant joué Bond au cinéma. Leur troisième incursion dans la franchise est souvent la meilleure).

Incarnant à la fois la froideur implacable de l’assassin et le charme séducteur d’un homme en mission. A noté, que c’est également le premier film ou Bond semble émotionnellement affecté par la perte d’un allié au début du film. (Ce qui change des autres interprétations de Connery et qui n’est pas sans rappeler Dalton ou Craig qui incarneront 007 bien plus tard) Cela rend Bond déjà plus humain.

Pour en revenir à l’analyse, c’est donc la première fois dans un seul film, que tous les gimmicks de la saga sont tous présents et surtout qu'ils sont surtout parfaitement équilibrés pour obtenir le James Bond presque parfait.

Cependant, malgré la parfaite maîtrise de cet opus, on peut tout de même relever quelques points négatifs ou choix discutables : le retour de Felix Leiter tout d’abord avec le changement d’acteur (problème concernant ce personnage qui sera récurent jusqu’à l’ère Craig). Alors que l’alchimie entre Jack Lord et Sean Connery fonctionnaient parfaitement dans « DR NO », ici la complicité avec Cic Linder ne marche pas ou très peu. On a du mal à croire à leur amitié surtout que Leiter ne fut présenté au spectateur que dans un seul film au préalable. (Le comédien ressemble plus à flic lambda un peu gauche qu’au parfait espion de la CIA, jumeau américain de James Bond). C’est vraiment dommageable.

Il aurait été réellement pertinent de « caster » un acteur récurrent pour Felix Leiter à l’instar de M., Q. ou « Miss Moneypenny » qui comme l’espion américains sont des figures secondaires mais essentielles de la saga et qui eux ont bénéficié d’un bien meilleur traitement en conservant les mêmes comédiens.

On peut réellement se demander les raisons pour lesquelles les producteurs n’ont pas établies les mêmes directives d’un rôle à l’autre.

Autres petits points négatifs : le rythme et certaines scènes qui ne passeraient plus aujourd’hui. Le rythme est parfait jusqu’au 3e acte du film, mais l’on commence à ressentir certaines longueurs à partir du moment où Bond rencontre Pussy Galore. Cela est sûrement dût au rythme « assez lent » des films des années 60. Il y a également les mœurs de l’époque et certaines scènes très misogynes (« la claque » oh mon Dieu ou le « baiser forcé »!) qu sont des scènes en adéquation avec l’année de sortie du film, 1964 mais totalement en décalage avec nos mentalités et mœurs actuelles (heureusement!)

Pour conclure Goldfinger est le meilleur James Bond de Sean Connery et l’un des 007 les plus réussi de la saga : un James Bond en or.