Godzilla : La Planète des monstres
5.2
Godzilla : La Planète des monstres

Long-métrage d'animation de Hiroyuki Seshita et Kobun Shizuno (2017)

Vous l'avez cherché. Pour le coup, vous l'avez bien cherché ! Netflix et ses cadres, qui ont compris que le succès économique (en tout cas dans le rayon des films), c'est occuper le terrain le plus vite possible en proposant tout ce qui ne se fait pas, et le sortir en quelques mois, en torchant la pré-prod au besoin. Mine de rien, le streaming ré-invente le concept des séries z californiennes, avec rien dedans, mais du pognon et des équipes techniques spécialisées pour habiller ce rien. On se retrouve alors avec une animation fluide, des graphismes chiadés, des couleurs bien optimisées, des vaisseaux spaciaux avec de la technologie hard science et...
"Le drone nous indique une température de 180 Gigawatts !"... Rhaaaaaaa ! Vous en avez donc tellement rien à foutre ? Même pas un degré celsius, kelvin, fahrenheit ? Même pas en joule ? Cette connerie prétend créer un univers riche sans même savoir de quoi elle parle, ce qu'elle met en scène... Alors du coup, foire au portnawak, tout est autorisé (les extra terrestres ^^), et jamais les dialogues d'un film d'animation n'auront autant ressemblé à des séquences de remplissages où on peut s'épargner de montrer trop de détails qui coûtent cher. Tous les défauts de l'adaptation de Blame! se retrouvent ici, mais comme il n'y a même plus d'univers à illustrer... On recycle même la musique de Blame ! Et bien du coup on a vite fait de voir dans quoi on a mis les pieds. Ça colle et ça tâche. Alors, le film essaye de rattraper le coup avec des espèces de dragonzillas pour épicer un peu la faune terrestre qui n'a rien de bien généreux, et nous misons finalement tout sur les scènes de destruction et les attaques maladroites de nos humains (appuyés par une race extra-terrestre elfique très bishonen vraiment érotique avec leur religion du cailloux vert vibrant). Pour le reste, les personnages de ce film sont d'une platitude incroyable, aucun ne suscite la moindre émotion ou sympathie, bref c'est l'anesthésie complète, le pire de ce que l'animation japonaise a l'habitude de commettre : les clichés monolithiques sensés être des humains. Godzilla exprime davantage d'émotions qui toucheront le spectateur.


Fiasco intégral, Godzilla rate l'occasion de nous montrer une colonisation qui échoue (tout se passe en voix off depuis l'espace), et se lance dans l'aventure avec assez peu de surprises en route. Y compris avec son rebondissement final qui consiste en une enième surenchère redondante qui échoue à provoquer l'attente des deux prochaines suites (qui seront surement produites vu le bas coût d'investissement pour le résultat visuel, honorable). Il n'empêche qu'on s'ennuie, et qu'on préfèrerait revoir Godzilla vs Destroyer (le meilleur de la saga avec Biollante et le tout récent Résurgence). Grosse ratée, mais qui sera surpris de la part de netflix, la chaîne qui sort des programmes plus vite que ses scénaristes ?

Voracinéphile
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le 18 janv. 2018

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