GO! GO! GOGODZILLA!

Avant toute chose il faut que vous sachiez dans quelles conditions j'ai pu voir ce film. Parce que ça a probablement eu un impact sur mon impression globale.

M'étant enfin décidé à le voir en salle (c'était quelque chose comme la 2e ou 3e semaine de projection), je me suis donc rendu à mon cinéma local pour demander une place. En entrant juste avant la projection je réalise brusquement quelque chose :

Je suis tout seul, j'ai la salle Pour moi TOUT SEUL.

C'est évidemment pendant cette expérience que j'ai compris pourquoi les riches de ce monde s'offrent des salles de cinéma privées entre l'aquarium à requin et la piscine olympique, parce que c'était drôlement chouette de pouvoir être seul.

De pouvoir être seul face à un nanar formidable et pouvoir rire à gorge déployée, s'extasier devant les designs et les attaques démesurées des kaijus, se cramponner comme un fan de match de boxe quand son idole du ring met des tatanes à son rival. C'était purement jouissif et j'adorerais pouvoir refaire ça un jour. Ah bon sang mais quel pied !

Godzilla : Roi des monstres est le nouvel opus américain censé raccrocher les wagons avec les fans du plus fun des kaijus qui s'étaient sentis pas mal dépossédés après l'itération de 2014 où Godzilla n'apparaît que 8 minutes sur plus de 2 heures de film et dans lequel le réal' a l'air beaucoup trop occupé à filmer le drame humain alors que les gens s'étaient attroupés pour voir des monstres de 100 mètres de haut se mettre des bourre-pifs.

Après la sortie de ce nouveau film de chez Legendary, l'opinion des fans avait l'air de se résumer ainsi :

• 2014 : Trop de macaronis, pas assez de fromage.


• 2019 : Trop de fromage, pas assez de macaronis.

Il est vrai que les personnages sont chiants, souvent imbéciles, font des trucs qui n'ont aucun sens et essaient de rapiécer l'intrigue comme ils peuvent. On se serait cru en plein cœur de certains des moins pires Godzilla de l'ère Showa, au sommet du kitsch dans lequel ces films s'étaient embourbés. Ils ont voulu attirer le public avec des têtes d'affiches ronronnantes (la môme de Stranger Things, le papa Lannister de Game of Thrones), mais au final on voit vraiment juste des acteurs faire des trucs et dire des conneries pendant de longues séquences. Ceux qui se sont déplacés juste pour voir des acteurs qu'ils aimaient n'en ont clairement pas eu pour leur argent (mais en même temps on était au courant depuis la fois précédente, Bryan Cranston en sait quelque chose).

Mais moi je faisais partie de ceux qui étaient venus voir Godzilla, Rodan, Mothra, King Gidorah... et j'ai eu une délicieuse dose de fromage sur mes macaronis (bon appétit si vous passez à table). Quelques uns des kaijus les plus anciens du genre se sont réunis avec à peu près pour seule ambition de se tartiner la face à la confiture de baffes (je vous ai déjà souhaité bon appétit ?) pour savoir lequel est le plus fort et mérite le titre de "Roi des monstres". Et bon sang quel spectacle ! Les monstres étaient impeccables, les bastons acharnées, leurs cris formidables... comme dit plus haut, je me suis amusé comme un fou à cette séance et j'ai encore plus aimé ces actions que celles du film de 2014.

Et ils ont même réussi à redonner ses lettres de noblesse à Rodan, ce qui n'était pas gagné d'avance ! Ce doit être le film où il est plus saisissant (avec la CGI actuelle, c'est pas très difficile de faire mieux qu'un vieux vautour en caoutchouc). Et puis ce Blue Öyster Cult à la fin du film, interprété par Serj Tankian. Ah mais vraiment on était servi !

Ce que je retiens du film, c'est une histoire mollassonne, des personnages idiots, et de la bagarre de kaijus de haute volée... un peu comme un film de Godzilla, quoi !