Ce midi, envie d'aller au cinéma. Mais qu'aller voir qui entre dans mes horaires aujourd'hui ?
Il restait "Girls Only". Sans conviction (l'hôtesse l'a très bien vu et remarqué), je prends mon sésame pour la salle obscure.
J'évacue tout de suite le fait que je ne suis point trop fan de Keira KNIGHTLEY, pour de multiples raisons et notamment celles qui font qu'elle était parfaite dans le rôle de Meg du presque bien nommé (en français) "Girls Only". Une actrice sans âge, ni 17, ni 25, ni 32, et cela sied parfaitement à la mise en image de l'écriture.
Meg est proche de son père, très proche, trop pour grandir vraiment. Et voilà que l'occasion du mariage de sa meilleure amie, entraîne la proposition de mariage de celui qui l'avait invité à danser au bal de sa promo. Le choc ! La commotion ! Meg disparaît de la scène de la réalité pour revenir par l'entremise de Annika, elle-même à la presque veille de son bal de promo,dans le monde imaginaire et hypothétique de la douleur existentielle de la fin de l'adolescence. Annika, bien entendu, n'a que peu connu sa mère et son père Craig, qui l'élève seul avec son cubi, fait de son mieux.
Accueillie chez Annika le temps de réfléchir à l'étape qu'elle est en passe de franchir, Meg revient au bal de promo pour repartir sur les voies de la vie adulte.
Craig a un brin de folie évidente, tant par son taux d'alcoolémie anesthésiant constant que dans son tempérament, et comme de juste, Annika demeure l'enfant, élément stable de la "famille".
Rien que du classique, la femme mi ado mi adulte arrive, and so on.
Ce film, aux accents classiques de films du dimanche soir, tire sa dimension du jeu et du casting subtil de Keira KNIGHTLEY. Faire évoluer à l'image le physique de l'actrice, notamment par la mise en valeur de l'absence presque totale de signes physiques de féminité.
Et puis, ce film montre un certain changement dans nos cultures, celui de la place du père et de la place de la femme. Pas de la mère, de la femme ! Il questionne, et c'est ma façon de voir les choses, sur le fait que même si la femme demeure celle qui porte l'enfant et le met au monde, qu'en est-il désormais de sa place ? Et le père, qui n'est toujours ni enceint, ni allaitant se retrouve aux prises avec une posture de figure maternelle bien inadaptée à ses compétences.
C'est le chaos de l'absence de tiers, d'où encore une fois l'aspect androgyne de Keira KNIGHTLEY vient servir le propos, qui est à retenir, me semble-t-il.
Même si ce n'est pas le grand film de l'année, il s'est finalement laissé regarder, jamais malsain, tout risque de dérive transgénérationnelle a été souligné discrètement, distrayant et pour le coup romantique, il remet un peu de Symbolique dans nos vies devenues par trop Réelles.
Bonne séance :)
PS : On regrettera le titre français (en anglais !!!), car l'équivocité du titre original me parait bien plus intéressante ;)

Créée

le 22 mai 2015

Critique lue 445 fois

Agyness-Bowie

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