Get Crazy
Get Crazy

Film de Allan Arkush (1983)

Tout le kitsch des années 80 est contenu dans cette comédie musicale de 1983, orchestrée par Allan Arkush (un réalisateur qui a collaboré avec Joe Dante à plusieurs reprises), avec toute l'outrance, la vulgarité et le mauvais goût qu'on peut imaginer. Le film se réfugie régulièrement derrière ses gros traits parodiques mais difficile de se voiler la face : on est au moins aussi abasourdi que Daniel Stern dans cette entreprise, lui qui tente tant bien que mal de subvenir aux exigences de son patron, un propriétaire de la dernière salle de concert d'une ville quelconque qui souhaite organiser le concert le plus fou jamais réalisé. Histoire de pimenter cette sauce exécrable, un petit gang de requins de la finance sont là pour témoigner leur convoitise vis-à-vis de la salle et essaieront de faire échouer la soirée.


On nage en pleine représentation exacerbée, on se revendique punk et rock'n'roll dans une superficialité absolue, et le film cultive le parti pris de l'absence total de respiration.


Au final on se contente de regarder défiler les stars et les imitations de star. Il y a une imitation de Strawberry Alarm Clock (auteurs du classique psych "Incense and Peppermints"), puis le véritable groupe Kid Creole and the Coconuts (que je ne connaissais pas) pour un registre plus new wave et bubble-gum pop, on a également droit à une parodie de Muddy Waters et pour terminer en blague finale, Lou Reed himself interprète une sorte de Bob Dylan parodique (un chanteur folk en tous cas, se réclamant "metaphysical folk singer, inventor of the 70s and antisocial recluse") qui arrive trop tard après avoir passé l'essentiel de son temps dans un taxi à faire le tour de la ville en composant ses chansons à venir. Et enfin la raison pour laquelle je me suis jeté sans réfléchir dans le film, Malcolm McDowell "20 years of rock and roll and still on top" en imitation de Mick Jagger, avec célébrité absolue, coke à foison et groupies en délire à satisfaire backstage.


Ah et il y avait aussi John Densmore, le batteur des Doors, dont la présence franchement improbable m'a scié. Globalement c'est le malaise qui domine quand même, c'est très mal écrit, très bordélique, sans colonne vertébrale, avec un humour très mauvais, du genre à mettre en scène le chanteur de Punk Lee Ving en barbare décérébré qui signe un contact avec un coup de tête (au sens propre).

Morrinson
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le 17 déc. 2021

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Morrinson

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