Liste de remarques avec mini spoils et mes infos préférées sur les centaines qui circulent:

  • mes premières fois, je croyais que le commissaire divisionnaire à forte chevelure, smoking et verre de champagne, était joué par Jean-Pierre Léaud. En fait, ce crédible boss de Ventura est un très convaincant "Jean-Claude Penchennat".
  • un des rares films où celui qui dit à Lino d'aller se 'faire enculer...gros', garde toutes ses dents...le "fils de Berthier", sortant du fourgon, voleur regrettant de ne pas avoir plutôt encastré un policier, est joué par une sorte de jeune Simply Red : il est devenu depuis plus élégant en coréalisateur de Frantz, un "Mathieu Schiffman".
  • j'avais pas vu avant (ou oublié) que l'arrivée et entrée finales de Gallien dans son bureau se fait en caméra subjective comme je les aime dans Halloween; c'est d'ailleurs le moment de la nuit où les masques tombent, comme les écailles des yeux de Ventura (d'ailleurs alors très en colère comme Michael Myers à ce moment-là): on voit alors la scène que de son point de vue...la caméra est à sa place, on voit juste ses mains apparaissant comme dans le jeu Doom mais au lieu de faire péter un fusil, elles éclatent ici la porte...j'aime Ventura qui sait si bien jouer la colère rentrée car il s'est bien fait manipulé par la femme de Martinaud puis par Martinaud qui, par désespoir amoureux , est allé dans le sens de son épouse frustrée, snob et jalouse...mais c'est peut-être leur désir d'enfant non assouvi qui les a sans doute cancérisés?
  • j'aime le regard dense de Ventura à ce moment, la colère rentrée, le regard de tueur, "Le regard qui peut tuer"...
  • ...il vient de comprendre que Martinaud tentait une sorte de suicide (social) par police interposée...le commissaire Gallien vient de comprendre que la femme de Martinaud lui faisait une Mia Farrow: elle a transformé un Noël innocent avec une nièce en douteux moment, dans un flashback qui se révèle rêve-éveillé de la témoin menteuse, surtout qu'elle n'est alors pas sous serment. Elle empoisonne l'atmosphère en plantant le doute.
  • Martinaud est amoureux de sa femme, en dépression de ne plus être aimé et de découvrir que sa femme le déteste tellement qu'elle est prête à sous entendre et à inventer qu'il a des pulsions pédophiles...
  • ...alors que ce beau mari ne souffre en fait que d'un manque d'enfant: leur désir d'enfant ne s'est pas concrétisé, d'autant que sa femme est devenue frigide ou déçue de l'image sociale de son mari. Surtout en comparaison à la réussite de sa belle-soeur et beau-frère.
  • Un des films que je commence à avoir souvent vus (sa courte durée aidant aussi; juste le commencer me condamne en général à le finir; je repère enfin le même nom à l'efficace montage que dans Rabbi Jacob, un "Albert Jurgenson").
  • Un nouveau visionnage me le fait même encore appréhender légèrement différemment depuis que mon Woody Allen est aussi accusé de pédophilie par sa femme aussi déçue, par aussi des sous-entendus et manipulations. Woody se fait depuis harceler, menacer de mort à tort et je l'ai vu par exemple traité sur BFMTV par la 'comique' Louison de vieux de "90 ans qui devrait se retirer".
  • En 1966, mais en + drôle, on croisait déjà une femme opportuniste qui tentait et aimerait bien faire passer son mari pour le satyre/coupable dans 'Deux heures à tuer' (avec d'autres duos sublimes mélangeant Pierre Brasseur, Michel Simon, Raymond Rouleau, Jean-Roger Caussimon etc. ): un huis-clos aussi (surtout dans une gare), écrit par un "Bernard Dimey" et un "Vahé Katcha". Huis-clos aussi et avec femme aussi saisissant circonstances...mais je ne dis pas qu'Audiard et Jean Herman/Jean Vautrin s'en sont inspirés; même si très cinéphiles.
  • "bander par un froid pareil"?! J'avais oublié "la parenthèse physiologique de Belmond" s'étonnant qu'un pédophile le puisse (sic). Un pourtant si juste Guy Marchand qui lui, sait faire semblant de rire. Eclater de rire est vraiment un test que même de bons acteurs ratent parfois (Francis Huster dans Le Diner de cons?...)
  • "l'Humanité échouée"...: lors d'un visionnage précédent, pas cette fois, ce plan de 1981 sur l'enfant mort sur la plage, face dans le sable, en rouge, avec policier debout, m'avait rappelé une inoubliable photo de 2015 de la dépouille d'Aylan Kurdi, face aussi dans le sable, ("Somebody's child/L'enfant de quelqu'un")...
  • ...je me demande enfin cette fois, si le rouge de l'enfant, choisi par le cinéphile Claude Miller, ne ferait pas allusion à l'enfant en rouge dans le film 'Don't look now/Ne vous retournez pas', de Nicolas Roeg, adaptation de Daphné du Maurier où le couple est aussi en difficulté (Julie Christie et Donald Sutherland).
  • Dominique Besnehard, le présentant cette fois sur France 5, m'apprend que Verneuil? et Costa Gavras l'ont refusé...
  • JLP_2 de SC m'apprend que ce "Jean-Claude Penchennat" que je prenais pour Jean Pierre Léaud, et que je croyais ne pas avoir vu ailleurs alors qu'ici très juste en boss de Ventura, est en fait dans un chef d'oeuvre de Scola que j'aime tant: "On le voit dans le film 'Le Bal' d'Ettore Scola, film qui est un adaptation du spectacle du théâtre du campagnol dont il est l'un des fondateurs" (JLP_2).
  • ...et décidément, ce cris final du mari Martinaud me serre le coeur à chaque fois (cela doit être terrible de ne pas être aimé en retour).

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le 23 nov. 2023

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PierreAmo

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