On l’aura attendu, le nouveau film de Ruben Fleischer. Gangster Squad devait sortir dans les salles à l’automne dernier mais a été repoussé suite aux évènements tragiques d’Aurora aux Etats Unis où un tireur fou a fait irruption dans un cinéma pour tirer dans la foule. Le film contenait une scène qu’on n’a pas vu mais qui était décrite comme similaire. Warner a jugé que sortir un film trois mois après la tuerie était un peu trop sensible et Gangster Squad est reparti non seulement en tournage mais aussi sur les bancs de montage pour remplacer le passage jugé un peu trop malsain. Pas certain que la plupart des spectateurs n’auraient pas pu faire la part des choses mais c’est un autre débat.

Bref, c’est bien en retard que le film arrive sur les écrans. Et ce qui était annoncé comme un blockbuster d’action un peu idiots où des gangsters à chapeau se tirent dessus tient ses promesses : c’est un divertissement qui a le mérite d’être honnête. Mais ne nous voilons pas la face pour autant : Gangster Squad fait son boulot mais tout en contenant une tripotées de défauts.
On pourra sans doute remettre en cause les retouches du montage faites pour éliminer la scène du cinéma et tout ce qui pouvait la mentionner mais globalement Ruben Fleischer a du mal à raconter son histoire. Certaines scènes d’actions se veulent stylisées à grand renfort d’effets visuels ou de ralentis mais sortent le spectateur de l’ambiance et d’autres sont tout simplement mal filmées. Vouloir faire un film de gangsters, c’est bien. Le faire, correctement, ça aurait été encore mieux.

L’histoire a beau être toute classique, elle fonctionne quand même : une ville gangrenée par la pègre et un jeune loup qui prend de la place, des flics corrompus, et un chef de la police désemparé qui est obligé de monter une opération secrète. Tout ça n’a rien de surprenant mais la galerie de personnages, de Sean Penn en mafieux s’offrant une mauvaise imitation de Marlon Brando à Josh Brolin en version californienne d’Eliott Ness fonctionne, est sympathique. Ryan Gosling est parfait dans son rôle de jeune minot à belle gueule qui chope tout ce qui bouge rien qu’en souriant et Emma Stone est à croquer.

La plupart des films du genre ont une tendance à être très sérieux (rappelez vous l’excellent Les Incorruptibles, de Brian de Palma) et rares sont les réalisateurs qui osent jusque là faire un « blockbuster d’époque ». John Hillcoat changeait un peu la donne avec son Lawless se déroulant à la campagne plutôt qu’en ville à l’époque de la prohibition. Fleischer, lui, choisit 1949 pour faire un film d’action. On enchaine donc principalement les idées déjà vues et les scènes d’actions, certaines assez sanglantes, et c’est bien là l’essentiel. Le film ne se prend pas la tête et le spectateur non plus.

On prend donc un certain plaisir devant ces gangsters se faisant canarder par une chouette équipe de policiers, sorte de mix entre Ocean’s 11 et les Avengers, mais on aurait aimé quelque chose d’un peu mieux branlé. Il y avait là, surtout avec les moyens déployés pour la reconstitution, la possibilité de faire un film canon. Et ça, Ruben Fleischer est passé à coté.
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le 31 janv. 2013

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