Si le film n'échappe pas à un certain didactisme, voire un classicisme, il faut saluer le courage de ses auteurs, dont Richard Attenborough, d'avoir proposé un biopic à la hauteur de cet homme que fut Gandhi, l'apôtre de la non-violence.


Nous avons droit à plusieurs passages obligés de sa vie, dont sa jeunesse, où sa couleur de peau lorsqu'il fut avocat en Afrique du Sud fit scandale, à se faire traiter sans arrêt de nègre, jusqu'à ce que son retour en Inde, et la fameuse marche du sel vont le transformer, et devenir l'icône que nous connaissons. Quelqu'un qui vit de manière très simple, qui prône l'auto-suffisance, et qui par-dessus tout fera toujours passer la paix en guise de message. Il y a d'ailleurs une scène étonnante où lors d'un procès, il va lui-même demander au juge de lui donner la peine maximale. C'est ce dernier qui va se retrouver contrit devant cet homme qui se sera toujours battu pour les autres, à sa façon.


Le film est au fond d'une grande simplicité, linéaire, et porté par l'interprétation extraordinaire de Ben Kinglsey, dont ce fut le premier rôle au cinéma, et déjà celui de sa vie !
Outre sa troublante ressemblance avec Gandhi, la magie des maquillages le donne réellement l'impression de vieillir sous nous yeux... au point que lorsque le Mahatma a plus de 70 ans, l'acteur a le visage qu'il aura dans ses films des années 2010. Mais l'acteur dégage une grande sympathie, un charisme évident, au point que lorsque son assassinat arrive, on comprend l'émotion vécue par le monde en 1948.
D'ailleurs, Richard Attenborough a démarré le film par son décès, et reproduit, le temps de quelques minutes, son enterrement, où un plan incroyable montre pas loin de 100 000 personnes à l'image, ce qui est encore un record inégalé.


Il fallait au moins 195 minutes pour raconter la vie hors-normes de Gandhi, et même si certaines zones d'ombres sont exclues (notamment sa relation avec son fils ainé, qui lui reproche son mode de vie), ou alors occultées (sa dernière visite à Londres, où la rencontre avec Chaplin est seulement évoquée en voix off), c'est un très beau film, qui tire de sa simplicité une grande force.

Boubakar
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le 10 août 2016

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