Frère des ours
6.6
Frère des ours

Long-métrage d'animation de Aaron Blaise et Bob Walker (2003)

Attention Spoiler

Il y a des films de notre enfance qu’on croyait connaître par cœur et qu’on redécouvre sous un nouvel angle une fois adulte. C’est le cas d’un de mes classiques Disney préféré: Frère des ours. Sorti en 2003, ce film nous raconte l’histoire de Kenaï, un jeune indien, qui se retrouve transformer en ours après avoir tué un grizzly qu’il jugé responsable de la mort de son frère aîné Sitka. Afin de retrouver sa forme originelle, il entreprend un voyage jusqu’à la montagne sacré accompagné de Koda, un ourson bavard qu’il finit par prendre sous son aile. Cependant, ils sont traqué par Denahi, l’autre frère de Kenaï, qui cherche à se venger de l’ours qu’il croit responsable du meurtre de ses deux frères (suite à un quiproquo). Le film est un voyage initiatique pour Kenaï qui soulève des questionnements sur nos responsabilités et la façon dont on voit le monde. Au début du film, Kenaï veut absolument devenir un homme mais est encore trop immature pour que les autres le considèrent tel quel. Le fait qu’il soit transformé en ours et cherche à redevenir un homme est une métaphore de cette quête du personnage et de son passage à l’âge adulte. En tant qu’ours, il va apprendre à se débrouiller de lui-même, à comprendre autrui, à endosser des responsabilités et surtout à aimer comme le veut son totem donner au début du film. Tout cela va venir par l’intermédiaire de Koda qui est parfois un peu relou mais tellement attachant (ça vient sans doute du fait qu’il est super mignon). Kenaï se retrouve forcé de voyager avec Koda mais finit par s’y attacher. Koda lui apprend des choses d’ours et lui prend la responsabilité de protéger Koda comme Sitka le protéger. Kenaï apprend tout simplement ce que c’est que d’être un grand frère.

En devenant un ours, c’est aussi sa vision du monde qui évolue comme le montre le format de l’image assez réduit au début et qui s'élargit au moment où Kenaï devient un ours. Il considère les ours comme des monstres mais comprend ensuite que pour les ours, ce sont les hommes les monstres. Au final, lorsqu’il se rend compte dans un twist efficace que l’ours qu’il a tué était la mère de Koda, il se considère comme le seul monstre. Chacun à peur de ce qu’il ne connaît pas et dans le cas des humains dans ce film, ils ne cherchent pas à le comprendre. Cela est très bien incarné par Denahi qui est un personnage brisé animé par une seule idée: la vengeance. Il traque sans relâche nos ours et est prêt à tout pour venger ses frères, sans même savoir que celui qu’il chasse est son frère. Il est aveuglé par la vengeance et par ce qu’il croit savoir si bien que quand il intervient, il ne parle pas, il rugit. Cela rentre également en contradiction avec son totem qui est censé être la sagesse, une sagesse qu’il ne retrouvera qu’en retrouvant ses frères. On voit ensuite qu’il utilise sa sagesse pour transmettre cette histoire afin que son peuple ne commettent pas les mêmes erreurs que lui.

Sinon notons les sublimes chansons de Phil Colins et le très bon doublage français notamment pour nos trois frères Kenaï, Denahi et Sitka interprété respectivement par Bruno Choël, Damien Boisseau et Boris Rehingler, que des grands noms du doublage.

Le film n’est pas sans défaut, je regrette personnellement un humour très moyen notamment avec Truc et Muche, les deux élans, qui font rire une fois sur deux et qui font un parallèle bien sans plus avec la situation de Kenaï et Koda. J’ai aussi trouvé le climax un peu trop rapide, j’aurais aimé que la tension soit plus forte mais ça marche bien quand même.

Frère des ours est un très beau film sur l’amour fraternel que j’aimais enfant pour les blagues et parce que j’adore les ours et que j’aime toujours autant mais plus pour la tragédie (ça parle de deuil et de vengeance quand même) et les thèmes qu’il aborde. Le fait qu’il soit un des derniers films d’animations 2D qu’a fait Disney fait qu’il symbolise pour moi la fin de l'âge d'or du studio car même si il sort encore de bons films, aucun ne m'a autant marqué que ceux des années 90 et début 2000, ces films de mon enfance.

Lord_Jax
7
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le 29 nov. 2023

Critique lue 20 fois

Lord_Jax

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