Frankenweenie
6.6
Frankenweenie

Long-métrage d'animation de Tim Burton (2012)

Voir le film

Avec les fidèles Danny Elfman à la musique et Rick Heinrichs aux décors, Frankenweenie s'annonçait comme le prolongement naturel d'une filmographie déjà dense, caractérisée par une esthétique gothique et des prédispositions oniriques.


Si Tim Burton ne rompt pas avec ses habituels dispositifs figuratifs, il rend aussi quelques hommages appuyés, à Jurassic Park, aux Gremlins, à Godzilla ou à Frankenstein, tout en s'adonnant à une forme pudique d'autocitation, notamment en renvoyant à la banlieue proprette d'Edward aux mains d’argent, au moulin inquiétant de Sleepy Hollow et même à Batman, le blockbuster qui porta sa carrière de cinéaste sur les fonts baptismaux.


L'entreprise serait toutefois demeurée inachevée sans cette galerie de monstres produisant du fantasme à jet continu. Une momie, un loup-garou, un mort-vivant, un dinosaure : c'est tout l'imaginaire d'une certaine littérature fantastique qui se voit convié dans ce qui s'apparente étrangement à l'Halloween Town de L'Étrange Noël de monsieur Jack.


Mais croire que Frankenweenie s'arrête au stade de la référence serait une grave erreur : le film brille par une animation en volume de grande qualité, parvient à renouer avec la saveur et l'authenticité des premiers Burton et se trouve peuplé de personnages hauts en couleurs, parfaitement caractérisés, du scientifique un peu fou à ces enfants étranges, bossus, édentés, obèses, sinistres ou fantasques.


L'ensemble, rondement mené, sonne comme un vibrant hommage au cinéma fantastique et d'horreur, finissant en grabuge et apothéose, dans une sorte d'apocalypse rappelant avec fracas les limites du scientisme. Entretemps, de vie à trépas, tout aura été mis en place pour sonder l'amitié touchante et indéfectible liant un enfant à son chien, véritable ligne cardinale de cet agréable et vertueux Frankenweenie.


Critique à lire dans Fragments de cinéma

Cultural_Mind
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste De l'art de l'allusion au cinéma

Créée

le 5 mars 2017

Critique lue 345 fois

17 j'aime

Cultural Mind

Écrit par

Critique lue 345 fois

17

D'autres avis sur Frankenweenie

Frankenweenie
Cinemaniaque
8

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

Frankenweenie
cloneweb
5

Critique de Frankenweenie par cloneweb

Tim Burton n’est il pas un réalisateur surestimé ? Quand on regarde sa filmographie, on se rend compte que le réalisateur n’a rien fait de démentiel depuis Sleepy Hollow en 1999. Vous me citerez...

le 21 sept. 2012

42 j'aime

2

Frankenweenie
Jambalaya
5

ADIEU...

Beaucoup vont aimer cette nouvelle oeuvre de Tim Burton, sa moyenne en témoigne et c'est tout à fait compréhensible. Si l'on prend le film pour lui-même, il n'y a en effet pas grand chose à...

le 11 janv. 2013

34 j'aime

17

Du même critique

Dunkerque
Cultural_Mind
8

War zone

Parmi les nombreux partis pris de Christopher Nolan sujets à débat, il en est un qui se démarque particulièrement : la volonté de montrer, plutôt que de narrer. Non seulement Dunkerque est très peu...

le 25 juil. 2017

68 j'aime

8

Blade Runner
Cultural_Mind
10

« Wake up, time to die »

Les premières images de Blade Runner donnent le ton : au coeur de la nuit, en vue aérienne, elles offrent à découvrir une mégapole titanesque de laquelle s'échappent des colonnes de feu et des...

le 14 mars 2017

62 j'aime

7

Problemos
Cultural_Mind
3

Aux frontières du réel

Une satire ne fonctionne généralement qu'à la condition de s’appuyer sur un fond de vérité, de pénétrer dans les derniers quartiers de la caricature sans jamais l’outrepasser. Elle épaissit les...

le 16 oct. 2017

55 j'aime

9