(The) Fog n’est pas un film d’horreur, c’est un film d’ambiance.
Revenons en arrière, deux ans avant The Thing, succès critique incontesté mais à la portée commerciale décevante… Revenons dans un petit village côtier de Californie qui fête son centenaire. La vie y est calme et sans remous, seuls les vents et la marée perturbent le train de vie d’une animatrice radio en mal d’action et d’un natif au volant de son camion.
Seulement voilà, John Carpenter en a décidé autrement, lui et un ancien fait divers plutôt sordide à l’origine de la fondation de la ville.
L’histoire est posée, reste à installer l’ambiance. Des plans longs sur les magnifiques littoraux de Californie, des musique oppressantes et parfaitement dans le ton qui ne sont pas sans rappeler L’Exorciste ou Prince des Ténèbres, des acteurs justes sans être excellents et nous voila dans du Carpenter pur et simple. Des vies monotones et simples, dans lesquelles un fait en apparence banal prend peu à peu une dimension dramatique.
La tension monte, la peur s’installe et prend la forme d’un brouillard qui tue. L’horreur ne vient pas d’un homme ou d’une bête, rien de matériel qui peut être combattu. Ici la raison est allée voir ailleurs et laisse l’inconcevable prendre vie. La foi semble elle aussi impuissante car complice du malheur qui enveloppe doucement la petite ville au passé trouble (comme du brouillard).
Cache-misère parfois, les effets spéciaux ont vieilli mais reste correct. Quelques longueurs ça et là, mais elles contribuent plus à installer l’ambiance qu’à ralentir le rythme du film. Ce melting-pot de tension et d’horreur vaporeuse accélère un peu brutalement pour aboutir sur un dénouement final oppressant qui assure une bonne compréhension du film mais manque de consistance – quinze minutes de plus ?
John, s'il-te-plaît, refait des films comme ça.