Précisons avant toute chose que je n'ai pas vu Marguerite, qui s'inspire de la vie de cette cantatrice, Florence Foster Jenkins, et ici, il s'agit d'un biopic avec rien de moins que Meryl Streep et Hugh Grant dans les rôles principaux. Donc, le jeu du comparatif n'a pas de raisons d'être à mes yeux, et j'ai découvert non seulement une histoire incroyable, mais un film très touchant.


Florence Foster Jenkins est une femme de la haute société new-yorkaise, dont elle est persuadée qu'elle sait chanter comme les cantatrices. Elle est entretenue dans son illusion par son mari et son entourage, mais elle n'a pas les cordes vocales adaptées, ce qui fait qu'elle chante horriblement faux, avec des aigus stridents. Malgré cela, elle se produit dans des salles de spectacles où on découvre que les spectateurs sont quelque part dans le coup.


Mais loin d'être un sujet de moquerie, Stephen Frears en fait une femme qui a su réaliser son rêve ; celui de chanter, peu importe que ce soit bien ou mal. Ce qui d'autant plus beau ce personnage, dont Meryl Streep incarne une légèreté dont on peut se demander si, à la fin de sa vie, elle ne fut pas dupe.
Elle est secondée en cela par un formidable Hugh Grant, qui incarne son (second) mari, et qui est en quelque sorte le garde-fou, en la prévenant des critiques, des moqueries, en la poussant toujours à faire ce dont elle se croit douée. C'est peut-être le plus beau personnage du film, car bien qu'il lui soit infidèle (avec Rebecca Ferguson, excusez du peu), il reste dans une forme d'affection et de protection en voulant lui dissimuler la vérité. Y compris lors de ce premier, et unique, concert où Florence décide de se produire devant des troupes de soldats américains, donc un public pas du tout prêt à ce qu'ils vont entendre...


Je me doutais qu'après le grandiose Madame Henderson présente, Stephen Frears aimait filmer les spectacles, mais là, il ajoute un beau duo de personnages, pour une histoire véridique et forte, dont il faut bien avouer les chansons, qu'on peut écouter, sont redoutables. Mais est-il permis de se moquer de quelqu'un qui a réussi son rêve ? Telle est la question de ce très beau film.

Boubakar
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le 12 janv. 2019

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