Un peu de miel et de cannelle sur de bons beignets, voilà ce qu'il faut pour rendre les gens moins grossiers dans ce monde de brute celui du western plus particulièrement celui des trappeurs. Un monde de violence humaine et naturelle extrême où la survie est de mise. The Revenant de Iñárritu n'en est qu'un témoin parmi d'autres. Pourtant malgré cela, la douceur peut encore s'immiscer dans le cœur des hommes.


Cette douceur sera incarné par Cookie Figowitz, un simple cuisinier qui veut juste qu'on le laisse cuisiner tranquillement. Très vite il sera rejoint par King-Lu un immigré chinois venu tenter sa chance sur le nouveau continent pour faire fortune, les deux vont alors devenir amis au fil du temps en montant un business celui de vendre des beignets. Mais ils ont pas de vache pour le lait, ils vont donc traire une vache qui n'est pas la leur pour gagner leur pain. Une situation ironique car la vache est anglaise, or ce sont les immigrés qui se font de l'argent sur le dos des anglais. Un renversement de situation qui fait parallèle aux pillages des terres et richesses des européens sur le contient. L'Amérique est, au dépit des indiens, un territoire vierge pour les grands empires de l'époque avec tout une panoplie de nationalité dans le métrage : anglais, colons européens, russes, chinois et les indiens (d'Amérique). Un western déguisé en tragédie qui rend hommage au petitesse des choses, une petite hisoire pour de petits hommes. Pas dans un sens méchant mais dans un sens réaliste. De petites ambitions, de petites actions, des petites maisons, de petites richesses mais de grands cœurs. Une petitesse des choses desservie par un format 4:3 et une omniprésence de la nature.


Kelly Reichardt nous livre ici une dose de douceur, malgré son récit tragique. La beauté de la photographie ne peut qu'accentuer cela. A voir sans hésiter !

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le 16 nov. 2021

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