♫ Avant-gardiste dans mon marketing... ♫

Nous sommes en 2001 et le jeu "Final Fantasy IX" sort dans le monde entier tandis que, presque simultanément, une première adaptation cinématographique s'apprête à envahir les écrans de cinéma. Les fans de la première heure de la saga ludique créée en 1987 avaient boudé ce premier film et après moult et moult visionnages, le film délivre avec du recul quelques qualités qui n'engouffreront malheureusement pas cette amère déception...

Graphiquement prodigieux et avant-gardiste, base-même de la motion capture encore impressionnante aujourd'hui malgré quelques inégalités visuelles, Final Fantasy : Les Créatures de l'Esprit déçoit surtout pour son approche radicalement différente de ce qu'à proposé jusqu'ici la série... Originellement centrée sur un aspect médiéval, la saga s'est ensuite vaguement tournée vers un côté steampunk voire parfois un brin futuriste tout en gardant les bases du RPG d'origine, reprenant divinités, noms, personnages récurrents (comme Cid l'aviateur par exemple) et autres situations dans l'ensemble de l'univers.

Ici, malgré le changement radical de look et du monde proposé (on est en pleine science-fiction méga-futuriste), rien ne laisse entrevoir un quelconque lien avec le jeu vidéo et c'est principalement pour cela que le film a rebuté les fans. Mais le film de Hironobu Sakaguchi (pourtant créateur du jeu originel) et Monotori Sakakibara possède également des défauts plus évidents que les néophytes ne digéreront pas non plus : une intrigue pas très attrayante à la fois simpliste dans le fond et inutilement complexe dans la forme, beaucoup trop éloignée dans un univers S-F (qui plus est centré autour de la Terre, chose inédite), des personnages peu attachants déblatérant des dialogues ennuyeux et surtout un rythme un brin mollasson qui empêche le spectateur de pleinement se jeter dans cette aventure pourtant visuellement époustouflante. Les Créatures de l'Esprit reste ainsi un long-métrage d'animation largement en avance sur son temps mais au scénario raté et au titre résolument inapproprié.