De chat-rybde en Scylla

J'avais insisté pour voir ce film, mais ma compagne ne savait pas trop ce que c'était : "C'est un film d'animation ou un film en prise de vue réelle ?" Deux minutes après le début, elle me sort "je crois que je l'ai déjà vu en fait." Personnellement, je ne connaissais que le deuxième, que j'avais vu au cinéma et que j'avais trouvé "sympa" et j'ai longtemps cru que Fievel et le nouveau monde était le même film que Fievel au far-west.

J'ai décidé de palier ce manque en regardant ce film... qui est grave plus sombre que sa suite, avec un côté très "Dickens" mettant en scène les enfants pauvre au XIXe siècle. A vrai dire, comme souvent avec Don Bluth, je me dit que je suis content de découvrir le film une fois adulte, parce que d'une part j'aurais été traumatisé par certaines séquences et d'autre part parce que je peux comprendre les multiples références à l'histoire américaine. Le film parle de la vague d'immigrants américains qui fuyant l'oppression de leur pays (représenté par des chats) et découvrent que l'oppression est arrivée avec eux (représenté par des chats déguisés en rats.) Et pour le coup, le film fourmille d'anecdotes assez réelles (l'idée d'un Pigeon à l'accent français pour représenter la construction de la Statue de la Liberté) dont certains font référence à ce qu'a vécu la famille des producteurs à savoir Don Bluth, Spielberg et Kathleen Kennedy.

Hélas, c'est inséré dans une histoire assez bordélique où le pauvre Fievel se fait malmener en recherchant sa famille (qui se trouve sans arrêt à trois mètres de lui, running gag un peu sombre.) Autant je râlais hier que dans les Aristochats je trouvais qu'il y avait peu de péripéties, autant c'est l'exemple inverse, y en a un peu trop.

J'ai vraiment eu du mal à trouver les personnages attachants tant on a trop de personnages secondaires : Tony, Bridget, Warren T. Rat, Honest John, Mausheimer, Tiger et qu'ils sont vus comme autant de dérivatif de la quête du souriceau (le film rajoute même trois petits rats à la toute fin du film.) Fievel lui-même se présente au début comme un gamin tête à claque, ce qui n'aide pas trop à le trouver sympathique.

Le film est sorti en 1986, la même année que Basil Détective Privé (et a rapporté plus d'argent que lui) et on peut s'amuser à faire une analyse parallèle des deux films : Même rongeur, même période historique, même ambiance sombre (malgré une cible qui vise les jeunes enfants) métaphores semblables. Faudrait limite faire un souriverse qui réunirait les deux films Bernard et Bianca, Basil, Brisby et le secret de NIMH et l'univers de Fievel. Autre coïncidence étrange, c'est aussi l'année de sortie (en volume relié) du premier tome de Maus d'Art Spiegelman. A ce propos les chats sont proprement effrayant dans ce film (à l'exception de Tiger) et encore une fois, ça fait bizarre quand on sort des Aristochats.

J'ai pas trouvé les chansons mémorables. La chanson "Somewhere out there" étant en plus chanté par le petit enfant qui joue Fievel et... il chante pas très bien. Seule la chanson "There is no cat in america" est marrante. Mais dans l'ensemble, ça va. On est plutôt dans le haut du panier de ce qu'a fait Don Bluth

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Comme dit plus haut : je ne sais pas trop. En plus le film regorge de passage un peu flippant (la souris géante elle fait super peur.)

Possibilité de remake/suite : Faudrait vraiment que je re-regarde le 2 pour voir s'il est aussi bien que dans mes souvenirs.

Le détail qui me titille : Purée, mais les proportions dans ce film, c'est n'importe quoi : parfois les souris et les chats font la même taille, parfois elles sont minuscules. C'est le bordel !

Suis-je le seul ? : A vouloir une version du film où