Film descendu de partout, bide commercial, il est désormais complètement oublié malgré le prestige de Chen Kaige, qui signait là son premier (et unique) film occidental. Disons que c'est ce qu'on appelle une créature bicéphale, avec une première partie plus satisfaisante que la deuxième.
Au début, on suit un couple londonien qui vit dans la routine. Puis, en allant au travail, elle va croiser un homme pour qui le coup de foudre se produit. Elle ne lâche pas du regard, elle sourit, on sent qu'elle veut céder à un interdit. Et elle va finir par le suivre jusque chez lui où la passion va prendre le pas sur la raison et tout emporter.
J'avoue que ce début m'a charmé, car il est plutôt simple, avec beaucoup de jeux de regards, puis avec une scène de sexe bestiale, qui montre clairement que l'homme et la femme cèdent à leurs pulsions. Si il y a quelque chose à chercher de la patte de Chen Kaige, c'est dans la représentation de ces scènes où les corps semblent comme dans une chorégraphie avec leurs corps à l'unisson.
Cette passion a quelque chose de si destructrice que cette femme, jouée par Heather Graham, va quitter son compagnon et épouser très rapidement cet homme, qu'incarne Joseph Fiennes, alors qu'au fond elle le connait assez peu.
C'est là l'objet de la deuxième partie, qui bascule plus dans le thriller plus classique, portant plus sur le passé trouble de cet homme, mystérieux en diable, et là il faut dire que les clichés s'accumulent à la pelle, jusqu'à la présence de la sœur (Catherine McCormack, mauvaise) qui semble sortir d'un mauvais film d'horreur.
Franchement dommage, car cette première partie a quelque chose de troublant que la suite détruit sans vergogne. Les deux acteurs principaux y sont d'ailleurs bons.