Cheval de traie

Un film de Michael Mann mérite toujours de l'attention.

Malheureusement ce Ferrari est à ranger dans la catégorie des films mineurs de son illustre filmographie.

Alors bien sur l'enveloppe est très belle

Les images et la photographie sont léchées avec cette patine caractéristique et propre au cinéma de Mann.

Le casting est bon. Adam driver a le charisme du rôle, Penelope Cruz est glaçante et les seconds rôles sont souvent bien trouvés. On y voit de belles voitures et de belles images de l'Italie.

Mais le film ne fonctionne pas vraiment.

Jamais on ne se sent concerné par le destin tourmenté d'Enzo Ferrari.

Si sa double vie , ses difficultés financières, ses défis sportifs et techniques, ses relations avec ses concurrents et ses employés sont abordés dans le film , jamais ( hormis la double vie) ces éléments n'apparaissent comme un vrai moteur ou enjeu narratif du film car ils sont traités en filagrammes

Du coup le film est lent et long et on ne perçoit pas ou trop peu le génie de Ferrari.

Là ou on aurait aimé voir un meneur d'hommes, un entrepreneur habité, un stratège sportif et l'industriel , on ne suit qu'un homme sombre, tourmenté et marqué par la mort qui semble l'accompagner tout au long de sa vie.

Peut être que ce film souffre du fait qu'il est réalisé par un américain .... Il manque à mes yeux aussi une âme italienne à ce portrait de Ferrari .

Nul doute qu'entre les mains d'un Scorcèse, de Bellochio , Michel placido ou d'un Tornatore, le biopic du "Commandatore" aurait été plus vivant, épique et flamboyant.

A l'arrivée on s'attendait avec ce film à voir un cheval cabré et on ne voit en définitive qu'un cheval de traie !

Si on le compare à d'autres films de "bagnoles" , ce Ferrari est très en dessous de Rush et de Le Mans 66