Enfin une pièce de choix que j’attendais depuis deux ans : le nouveau Troma, tourné par un Astron-6 qui enchaîne depuis les projets (monster brawl, le prochain Manborg…). Un Troma qui se la joue Grindhouse, c’est un renouveau qui ne devrait pas manquer de nous intéresser. Premier constat, il ne détrône pas les précédents chefs d’œuvres que j’ai déjà chroniqué, se révélant moins fou. Mais quand même, question violence, il ne s’est pas retenu. Father’s day en a une belle paire, qu’il exhibe fièrement pendant une heure quarante !


Le renouveau est intéressant, puisque cette production Troma évite scrupuleusement de prendre un quelconque parti sur un certain sujet. Plus de défense de la firme, on a compris qu’ils étaient les meilleurs. C’est avec une joie constante qu’il se lance sur la piste du divertissement trash, ne négligeant aucune occasion pour faire pisser le sang. Malsain, le film parvient à l’être pendant plusieurs scènes de meurtres, gratinées, qui plantent immédiatement Mackenzie Murdock comme un sérial killer impressionnant, qui prendra sans cesse du gallon tant sa barbarie occupe bien l’écran. Certes, c’est du Z, et on devine des effets spéciaux cheap, surtout vers la fin qui part complètement en vrille. Mais le résultat est loin d’être honteux, parvenant par exemple à trouver une esthétique chaude cohérente en gérant très bien les éclairages.


Nos trois héros forment également une équipe qui marche, entre un tueur canadien et deux hommes qui tendent peu à peu à se rapprocher (le fait que l’un d’entre eux soit prêtre est plus sujet à des vannes qu’à un critique de l’habit, la religion n’étant tout simplement pas traitées avec rigueur, mais avec une folie qui fait plaisir). En effet, si l’essentiel du film se passe avec la poursuite du psychopathe et son meurtre (très sale), le film fait le choix couillu de ne pas s’arrêter là, et fait intervenir une bande de sataniques qui révèlent de bien terribles choses. La sœur du tueur borgne ayant été tuée par Fuckman, son âme est allée en enfer pour sa vie de débauche, et elle se retrouve maintenant harcelée par le psychopathe, devenu un démon en ces lieux. Notre trio commet alors un suicide pour aller régler le problème une fois pour toute en enfer ! Fallait oser, d’autant plus que l’enfer est prétexte à des tonnes de délires qu’Astron 6 met en scène avec jubilation, revenant aux effets spéciaux de notre enfance avec des figurines animées image par image ou des incrustations assez nombreuses (et très inégales). Un véritable potentiel qui donne au spectacle un cachet Troma du meilleur cru, surtout quand Lloyd vient y jouer le rôle de Dieu et du Diable. Mine de rien, de l’esprit Troma, il reste l’humour, qui passe essentiellement par les dialogues (le gore n’est plus sujet à rire, il est dégueulasse) et quelques vannes bien senties (le paradis digne de South Park, et ouvert aux homosexuels). Les auteurs ont surtout fait preuve d’une réelle maîtrise de leur maigre budget (les ambiances sont aussi réussies qu’un Machete) et accouchent d’un divertissement de bonne tenue, pas parfait (des coquilles techniques de ci de là, quelques temps morts…), mais vraiment pas honteux au vu du Mother’s day de Michael Koffman (le frère de Lloyd).

Voracinéphile
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le 4 déc. 2015

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