A 34 ans, Franklin Ebagé vit très mal son après-carrière en tant qu'ancien médaillé olympique et l'absence de retombées médiatiques qui vont avec sa retraite. De plus, il a trompé sa compagne, enceinte, avec une autre jeune femme, qui elle aussi est tombée en cloque. Ce n'est que déchéance sur déchéance pour ce type qui rêve malgré tout d'un come-back en tentant de se qualifier pour les J.O. dans l'épreuve du 100 mètres.


Je peux comprendre l'échec commercial et le torrent critique de haine qui lui est tombé dessus, car Thomas Ngijol a fait le choix osé de faire de ce mec un sale con. Imbu de lui-même, qui se croit encore au-dessus la mêlée, infidèle, qui se permet de refuser une publicité pour du poulet, voulant s'accrocher à ce qui lui reste de gloire alors que sa médaille olympique vient en fait d'un incident au moment de la course... difficile de tenir sur la longueur un tel personnage, mais je trouve que le pari de Ngijol est tenu, car au fond, il fait aussi penser à des personnages imbuvables dans les films ou séries américaines comme Ricky Bobby ou en particulier Kenny Powers dans l'excellent Eastbound and down. Même la rédemption finale, avec la compétition au Stade de France sera elle aussi entachée d'un scandale qu'on découvrira au générique de fin.
On n'a pas droit comme la plupart du film à une victoire nette, mais à la chute sans fond d'un type qui n'a jamais été à sa place, et ça me plait au fond que pour une fois, le cinéma français propose quelque de méchant jusqu'au bout, car on ne peut pas dire que Thomas Ngijol se soit épargné dans l'auto-flagellation.


Si l'acteur-réalisateur se taille la part du lion, signalons aussi le très bon Julien Boisselier, qui incarne son agent voulant rester coute que coute avec lui malgré que ce dernier le traite comme un moins que rien, et la surprise de voir Olivier Marchal, qui joue le patron de la société de poulets, en faire des tonnes dans le genre beauf. On a enfin Karole Rocher, compagne du réalisateur, qui a bien du mérite à rester avec un tel personnage dans le film.
Tout n'est pas parfait, car ça puise aussi dans la saga Rocky, les inspirations sont nombreuses, mais Fastlife est un film d'une grande méchanceté, pas gratuite dans le sens où tout est vraiment de la faute de Franklin Ebagé et de son surdimensionné. Et ça fait du bien !

Boubakar
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le 18 nov. 2021

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