A la fin du visionnage de ce film, une grande question me turlupine : si on veut faire un nouveau film, pourquoi reprendre l'ancien ? En effet, en plein milieu de cette nouvelle version de Fantasia, on retrouve L'Apprenti Sorcier, le morceau le plus connu du Fantasia 1941. Non pas une version modernisée, non, l'original. Ce n'est pas déplaisant, loin de là, de revoir ce petit bijou, mais dans ce cas on peut revoir l'ancien Fantasia. En bref, j'ai pas compris...

A vrai dire, ça partait très mal. Les deux premiers morceaux (l'ouverture de la 5ème symphonie de Beethoven et Les Pins de Rome, de Respighi, que je ne connaissais pas) sont complètement loupés. Le premier est une abstraction avec des sortes d'oiseaux tout en angles droits, une manière de combat manichéen entre les couleurs et le noir et la victoire finale d'une lumière divine. C'est très laid.
Le deuxième morceau nous montre... des baleines volantes. Ça se veut sûrement un magnifique ballet aérien dans le ciel polaire, mais, là aussi, c'est très moche et ennuyeux. Moche parce que les techniques de 1999 ne permettaient pas encore de rendre très bien les mouvements de l'eau en particulier.
A ce moment-là, je me disais : "heureusement que le film est très court (1h15)". D'autant plus qu'entre chaque morceau, il y a une présentation qui se veut comique, avec, entre autres, Steve Martin. C'est loin d'être intéressant...

Mais ça se réveille d'un coup. Le troisième morceau est le chef d'œuvre du film. La vie new-yorkaise sur fond de Rhapsody in blue. Les personnages se croisent, leur diversité rend bien compte de la jungle asphalte de la Grosse Pomme, c'est tour à tour drôle ou émouvant, les dessins sont originaux. En un mot, une merveille.
Par la suite, les autres morceaux sont plutôt bons, même s'ils ne sont pas tous des chefs d'œuvre. Un très court délire, vraiment drôle, sur un flamand rose qui joue du yoyo (Carnaval des Animaux de Saint-Saens), une adaptation du petit soldat de plomb (Chostakovitch), c'est classique mais efficace.
Voir Donald en serviteur de Noé au prise avec les animaux de l'arche (Elgar pour la musique ; si si, vous connaissez) est une vraie réussite.
Le morceau final (inspiré de L'Oiseau de feu de Stravinsky) conclue en beauté : de magnifiques images et un grand moment de poésie.
Au final, un avis contrasté, plutôt positif dans l'ensemble, voire même franchement jubilatoire, après un début très difficile.
SanFelice
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le 24 juin 2012

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