Voilà un film dont j’aimerais qu’il ne tombe pas dans l’oubli, même si ce n’est pas un chef d’œuvre absolu. Ce second film (après Une baleine qui avait mal aux dents - 1974) de Jacques Bral a été tourné avec de petits moyens et l’image est loin d’être parfaite. Mais la photographie signée Pierre-William Glenn fait beaucoup pour le charme.


Autant le dire sans tarder, le scénario est mince et c’est le principal défaut du film. Léo (Gérard Lanvin) un homme encore jeune laisse tomber son boulot dans une boîte de pub. Raisons personnelles, voire idéologiques ? Toujours est-il qu’il décide de venir squatter chez son vieil ami Bony (André Dussolier) qui habite un petit logement sous les toits. Dire que Bony fait l’étonné serait un euphémisme. En fait il se sent obligé au nom de leur amitié qui remonte aux barricades de mai 68. Depuis, ils se voient de façon très irrégulière et Bony traine son ennui (que dire son ennui… sa léthargie) en essayant d’écrire.


Léo ne manque pas d’air et il a du charme. Un soir, il fait la connaissance de Cora (Christine Boisson) qui le véhicule dans son taxi. La course terminée, celle-ci vient s’asseoir à côté de lui à l’arrière… Ce qui aurait pu n’être qu’une étreinte furtive se transforme en début d’histoire parce que Léo s’arrange pour la revoir.


Mais Cora est du genre très indépendante. Elle s’est enfin stabilisée en faisant le taxi depuis 2 mois… Elle n’a aucune intention de s’installer avec Léo. Un semblant de vie bourgeoise, très peu pour elle. Pourtant, son attirance pour Léo est réelle. Le film s’attache à montrer comment ces trois personnes s’approchent, s’observent, et font peu à peu connaissance. Léo est le seul un peu volubile et encore. Les dialogues entre Léo et Bony sont souvent d’une platitude incroyable, tout simplement parce que Bony cherche désespérément à faire fuir Léo, alors que celui-ci n’a que le logement de Bony pour recevoir Cora.


Sinon, il y a le taxi où se situent de nombreuses scènes nocturnes. Le meilleur du film, que Jacques Bral a fixé pour le plus grand plaisir du spectateur, ce sont les yeux de Christine Boisson qui luisent dans la nuit. Une nuit d’errance où les éclairages et reflets divers s’accordent merveilleusement avec la musique jazzy qui imprègne le film.

Electron
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le 2 déc. 2012

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