Grand spectacle et rationalisation du culte

De Gladiator, Exodus : Gods and Kings emprunte la destinée de son héros, général envoyé en exil et à une mort certaine, ainsi que sa première scène de bataille, excellente. Mais cela s'arrête là, car ensuite, le film trouve sa propre voie, tant dans la période historique qu'il décrit que dans le grand spectacle qu'il déploie. Car de grand spectacle, Exodus n'en manque pas : ses décors pharaoniques et luxueux, ses scènes d'action impressionnantes, le final haletant et spectaculaire... Mais ce sera peut être la représentation des plaies d'Egypte qui restera en mémoire, même si j'aurais voulu en voir un peu plus longtemps. L'attaque des crocodiles , tel un remake des Dents de la Mer, les grenouilles, mouches, sauterelles, la maladie, la mort des troupeaux... Quant à la nuit de la mort des premiers nés, elle est saisissante.

Mais Exodus est d'abord l'affrontement de Christian Bale et Joel Edgerton, qui écrasent l'ensemble du casting de leur aura. Ce qui fait sentir que Ridley Scott a été obligé de couper pas mal de scènes et de sous intrigues intéressant des seconds rôles come Ben Kingsley et Sigouney Weaver. Une édition director's cut sera donc encore de la partie, comme on en a désormais l'habitude avec le réalisateur.

Cependant, il est un peu dommage que Ridley Scott ait dépeint Moïse comme un halluciné et qu'il ait pris le parti de chercher une cause rationnelle à l'inexplicable, comme si la religion était devenue un gros mot de nos jours. Légers bémols d'une oeuvre excellente.