Europa
7.2
Europa

Film de Lars von Trier (1991)

Vous lisez désormais mon texte, je vais compter jusqu'à dix, à dix, vous quitterez cette critique avec l'avis qui vous est propre.


Un.
Le réalisateur Danois Lars von Trier clos avec cette œuvre sa première trilogie, nommée comme ce film, Europa. Avant lui, deux histoires obscures et peu accessibles que sont Element of Crime et Epidemic. Pour moi il s'agissait d'un moment important que ce visionnage, c'était en effet celui du dernier film du monsieur qu'il me restait à voir, en attendant impatiemment sont prochain.
Deux.
Il s'agit ici clairement du premier film accessible du monsieur, peut-être même un de ses plus accessible, d'une ambition folle. Pour la plongée du personnage de Leopold Kessler en Allemagne, 1945, juste après-guerre, Von Trier entreprend de filmer une très grosse partie des décors extérieurs en Pologne, et les acteurs principaux dans un studio au Danemark. Trois.
La superposition d'images est au cœur du film, tout bonnement bluffant, le making off présent sur le DVD montre bien le travail d'une précision dingue, les anecdotes également présentes sur la galette sont elles aussi sympathiques et folles.
Quatre. Von Trier s'amuse aussi à mélanger le noir et blanc à la couleur, pour symboliser l'émotion, une technique qui marche et ajoute un charme au film, comme l'impression que nous sommes face à une œuvre bien plus vieille que 91. Cinq. Comme dévoilé dans le making off, Lars se ferait plaisir sur les références, d'Hitchcock à Tarkovski.
Six.
Et si la superposition d'images est étonnante, la réalisation n'en reste pas moins scotchante, ce plan qui démarre dans un grenier pour finir dans la cabine du train en passant par la fenêtre, woaw.
Lars Von Trier se donne à fond, comme avec toutes ses œuvres, voulant pondre un chef d'œuvre, l'ambition ne peut que l'aider même si ce n'est pas son plus grand film à mes yeux. Sept.


Max von Sydow berce de sa voix hypnotisante cette plongée au cœur d'une Allemagne détruite et de ses démons. Jean-Marc Barr tient ici le premier rôle, celui qui voulant aider va se retrouver désabusé. Udo Kier est évidement de la partie, même si pour l'époque ce n'est que sa deuxième participation à une œuvre du Danois, après le téléfilm Medea. Eddie Constantine est de la partie également. Tout comme Ernst-Hugo Jaregard, futur acteur de la série du même réalisateur, Riget. Barbara Sukowa de son côté use de ses charmes, et Von Trier se permet un petit rôle, de méchant selon lui.
Huit.


En bref, Europa clos une trilogie éprouvante et artistiquement étonnante, avec une œuvre prenante, originale techniquement et réussie. Neuf.


Vous vous apprêtez à quitter cette critique.


Dix.

-MC

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5

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