Uber d'élite à l'EPHAD des camélias

Pour ceux qui n’ont pas suivi parce qu’ils n’aiment que le cinéma d’auteur surtout quand il est en coréen, en noir et blanc et qu’il implique une adolescente tétraplégique, « the Equalizer », c’est un peu un papi avec un béret à qui on a envie d’offrir une télé en couleur pour qu’il puisse kiffer sur des chiffres et des lettres sauf qu’en vrai il est retraité des services spéciaux et il peut vous tuer avec un domino.


Il est retourné au quartier faire chauffeur VTC parce qu’il parait que ça rapporte un max. Et ce qu’il voit ça lui plait pas trop. Mais là où les autres papis iraient voter Front National et on en parlerait plus, lui, comme on lui a trempé les couilles dans du métal en fusion à l’armée, il décide de rendre justice sur place et il y a même pas besoin de faire la queue. La retraite pépouze à attendre le jeu des mille euros sur France Inter, c’est pas pour lui parce que là-bas la graine de voyou c’est comme les trottinettes à Paris, y’en a partout sur les trottoirs. Et pas que d’ailleurs, parce que les scénaristes ils veulent pas tomber dans les amalgames, ils sont la conscience de ce pays merde !


Mais comme le dit le proverbe allemand, on peut pas être au four et au moulin. Pendant qu’il joue les assistantes sociales et renvoie des jeunes sans repères finir leur CAP de dessin industriel, son UNIQUE amie (c’est un type un peu bourru malgré ses bons côtés) se fait dézinguer par une organisation criminelle très organisée, trop organisée. Du coup on se frotte les mains, ça devient sérieux, il va arrêter de mettre des claques à des dealers demeurés, il va rendre la vraie justice, redresser un système corrompu, briser des nuques à la chaînes, concerto de cervicales en la bémol majeur.


Et puis en fait, ça ne débouche sur rien. Comme si vous aviez une monumentale envie de pisser et une fois devant la cuvette, il y a trois pauvres gouttes qui sortent et c’est le début des emmerdes parce qu’il va falloir prendre rendez-vous chez l’urologue avec peut-être un toucher rectal en fin de parcours.
Toutes les pistes qui ont été suggérées pendant une interminable première partie qui est plus un reportage sur les conditions de vie d’un chauffeur VTC un peu sanguin qu’un véritable film d’action, toutes ces pistes s’effondrent lamentablement dans une résolution sommaire et attendue. C’est un peu comme si vous faisiez faire les plans de votre appart par un architecte d’intérieur bien tendance du 7ème arrondissement et le type met un an à vous pondre une pièce carrée avec quatre murs blancs.


Dans le premier opus, on avait été séduit par la synthèse tueur d’élite / classe moyenne. C’était rambo dans un magasin de bricolage. Ça avait un petit ton parodique et en même temps on pouvait se laisser gagner par le plaisir d’une bonne justice expéditive. Dans celui-la, il n’y a plus que les vieilles ficelles élimées d’un scénario abrutissant qu’on nous a servi tellement de fois qu’on peut écrire la fin dès les premières minutes. Bref, c’est chiant comme la ligne de métro que vous prenez tous les jours.

jmunozz
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le 7 juin 2019

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