Ça m'a un peu fait penser à L'Appât de Bertrand Tavernier. Quand on voit ces deux jeunes adultes, au début, vivre de larcins. Une jeunesse égarée qui ne sait ni d'où elle vient, ni qui elle est, ni où elle va. Ça vit au jour le jour sans se préoccuper du lendemain, de comment on va payer le loyer, sans se demander s'il ne faudrait pas commencer par chercher du travail. Quand cet avocat lui demande si elle ne pourrait pas se trouver du boulot, elle soulève sa jupe...Voilà l'opinion qu'elles ont d'elles-mêmes quoi.


Ceci étant, chez les bourgeois, ce n'est pas mieux. On a beau être marié depuis vingt ans. Difficile de résister à la tentation d'une jeunette de passage même paumée. La façade se lézarde vite malgré l'argent, le couple solide, un travail qui a l'air de bien fonctionner. Ce ne sont que des apparences. Donc, quelque part, ce n'est pas mieux.


Jolivet marque bien les différences entre cette délinquante et son avocat. Différences de milieu social, de caractère, de maturité. Il n'y a pas le même optimisme ni la même légèreté que dans son récent Victor et Célia. On est plus dans Fred. Comment se construire ou se reconstruire ? Quand on le voit courir après sa sculptrice de femme, c'est un peu ça. Comment recoller les morceaux et est-ce que c'est encore possible ?


En plein cœur touche juste quand il montre l'immaturité de cette jeune fille et la descente aux enfers sentimentale de son amant liées à un environnement social loin d'être évident : précarité, délinquance, parents absents.

Incertitudes
6
Écrit par

Créée

le 13 oct. 2020

Critique lue 184 fois

1 j'aime

Incertitudes

Écrit par

Critique lue 184 fois

1

D'autres avis sur En plein cœur

En plein cœur
Incertitudes
6

Critique de En plein cœur par Incertitudes

Ça m'a un peu fait penser à L'Appât de Bertrand Tavernier. Quand on voit ces deux jeunes adultes, au début, vivre de larcins. Une jeunesse égarée qui ne sait ni d'où elle vient, ni qui elle est, ni...

le 13 oct. 2020

1 j'aime

En plein cœur
Boubakar
5

Retour à la jeunesse.

En démarrant ce film, je ne savais pas que c'était une adaptation modernisée du roman de Georges Simenon, En cas de malheur, lequel avait donné un film au nom éponyme admirable signé Claude...

le 13 mars 2020

1 j'aime

1

En plein cœur
Caine78
6

Critique de En plein cœur par Caine78

Ce sont en définitive deux sentiments très distincts que l'on retient après le visionnage de ce "En plein coeur" : d'abord celui d'avoir passé un vrai bon moment de cinéma, efficace et sans ennui,...

le 26 mars 2018

1 j'aime

Du même critique

Marche à l'ombre
Incertitudes
10

"J'ai été attaqué par des renards tout à l'heure"

Marche à l'ombre est assez proche de Viens chez moi, j'habite chez une copine. La présence de Michel Blanc bien sûr. Mais les thématiques sont similaires. Chômage, précarité, crise du logement,...

le 8 nov. 2015

13 j'aime

1

Heureux qui comme Ulysse...
Incertitudes
8

Critique de Heureux qui comme Ulysse... par Incertitudes

Lorsque Fernandel tourne ce film, il n'a plus tourné depuis deux ans. Il se dit marqué par le décès de son copain Bourvil. Vous l'avez deviné, on n'est pas ici dans la grosse comédie. Le comique...

le 11 janv. 2015

10 j'aime

3

Les Tontons flingueurs
Incertitudes
10

Critique de Les Tontons flingueurs par Incertitudes

Les Tontons flingueurs marquent la première collaboration entre Lautner et le dialoguiste Michel Audiard et le début d'une trilogie qui s'est poursuivie avec Les Barbouzes et Ne nous fâchons pas. Il...

le 23 nov. 2013

10 j'aime

4