Emprise
6.6
Emprise

Film de Bill Paxton (2001)

C'est étrange comme la note d'un film peut évoluer en une heure quarante d'intrigue.
Au départ on est quelque peu déconcerté par cette image très téléfilm : même si il date des années 2000, Emprise vieillit mal. Et puis une fois passé l'intro ô combien peu originale, on entre enfin dans le vif du sujet et le titre du film prend alors toute son ampleur.
C'est d'ailleurs le seul point positif du film, la relation du père et ses fils et l'emprise qu'il peut avoir sur eux. Si on doute du travail sur la psychologie du tueur en série (ici on préféré le côté schizophrène, ça excuse pas mal de chose même si le film s’inspire de faits réels), on est néanmoins surpris par l'approche sur Fenton, complice malgré lui de son père devenu fou. Chaque question que le spectateur se pose, le film y répond, je parle bien sur de la psychologie du fils, qui est partagé entre la peur de son père et l'arrêt du massacre. On sent l'angoisse de l'adolescent et les obstacles qu'il lui faut franchir pour stopper le tueur, et le tout dans une approche réaliste qui contraste avec la fin du film.
Car malheureusement le film tourne au grand n'importe quoi avec un twist, qu'on voyait tout de même venir, mais qui ne sert pas du tout l'histoire contée jusque là.
Un twist n'est réussit que quand il est égrainé tout au long du film, Emprise s'en sert pour renverser la situation sans se préoccuper du scénario. Le film prend une tournure quasi mystique qu'il n'avait pourtant guère atteint jusque là, sans oublier l'avalanche d'explications pour justifier ce revirement tellement improbable, oubliant les incohérences au passage.
Si le film réussissait jusqu'alors à maintenir une réelle emprise entre un père et ses fils, il a laissé tomber son histoire initiale juste pour le plaisir de faire un retournement final. La vision du tueur en série n'en est que plus erronée et on voit mal comment Bill Paxton a pu avoir une idée pareille pour flinguer son film. Sans compter que Matthew McConaughey n'a pas encore l'étoffe d'un Mud ou d'un Killer Joe ; son personnage, plus narrateur qu'autre chose, est loin de faire dans la subtilité, mais la faute à ce film bancal qui mérite le prix du pire twist final que j'ai vu jusque là.

LuluCiné
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le 4 juin 2014

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