Honnêtement, je n'y croyais pas trop lors que j'ai chopé ce film, mais bon, j'étais intrigué.
Et puis franchement, dès le lancement, je me suis dit qu'il y avait un petit quelque chose de sympa. Ça démarre comme dans un teen movie produit par Apatow, seulement au lieu d'avoir Michael Cera et Jonnah Hill au lycée, on a deux blacks au 'college'. La mise en place est un peu longue et donne vraiment l'impression que ça va finir en fête bien délirante quand surgit enfin l'élément perturbateur, une jeune fille blanche abandonnée inconsciente dans leur salon. S'en suit tout un cheminement psychologique intéressant, parsemé de scènes bien écrites, de quiproquos logiques et cohérents. Je pense que les auteurs auraient pu aller plus loin par moment, mais qu'en l'état c'est déjà assez pertinent et agréable à suivre. L'aspect humoristique est bizarrement exploité : des gags surgissent ici et là, de façon un peu aléatoire ; à mon avis il aurait été plus fort de mettre le paquet tout le long, car ça aurait rendu le film plus léger au point de créer un malaise et ainsi une plus grande réflexion chez le spectateur. Surtout que les gags sont plutôt bons en général.
Niveau mise en scène, c'est soigné, dans l'ère du temps, avec une photographie agréablement lisse, un découpage bien géométrisé, un montage proposant un rythme bien adapté, parfois ludique. Les acteurs sont excellents, le trio principal est vraiment très bien choisi et chacun délivre une performance impeccable (tantôt drôle, tantôt touchante). La BO passe bien également. Enfin les lieux sont bien choisis et bien filmés (juste le salon qu'on ne situe pas très bien au début du film par rapport à la fin).
Bref, chouette petit film. Comme quoi on peut encore faire des films sympas sur le racisme.
PS : indépendamment de l'intrigue je ne saurai dire si je suis d'accord avec le fait que les noirs sont bel et bien plus attaqués que les blancs. J'entends beaucoup de statistiques assurant que oui mais j'en ai aussi entendu qui affirme l'inverse et comme je ne m'y connais pas, je vais éviter de tomber dans la facilité en me disant que oui, forcément les blacks sont plus souvent maltraités que les blancs. Mais ce que j'ai apprécié dans ce film c'est que ce n'est pas le but de dire que les noirs sont plus maltraités, j'y vois plutôt une réaction face à ce que l'on diot justement : les blancs se méfient des noirs parce qu'on leur a dit, les flics aussi (et puis en plus le héros était quand même sur le corps de la jeune fille inconsciente). Et ce rapport à l'image, même si je ne pense pas qu'il est là intentionnellement par l'auteur, je l'ai apprécié.