Dans l'ensemble, un plutôt bon biopic musical sur l'histoire d'Elvis Presley, qui suit notamment le parcours de l'obscur Colonel Parker, l'impresario assez escroc et totalement accro au jeu.
J'ai beaucoup aimé le traitement de l'inspiration d'Elvis dans la musique "nègre" du quartier où il a grandi, à la fois le Blues sensuel dans un speakeasy et le Gospel transcendant à l'Eglise. De même, le traitement de la sexualisation de la musique d'Elvis lors de ses premiers concerts était intéressant.
Toutefois, j'ai été étonné de plusieurs choix. L'angle global du film est relativement étrange avec une narration du Colonel qui tente de justifier d'avoir poussé sa star à bout, alors que le film ne prend jamais le point de vue du Colonel. La direction artistique du film se veut très "fifties" et est très marquée au début du film (incrustation 3D de texte façon dinner, etc.), mais s'estompe au fur et à mesure. On note aussi de la présence de quelques morceaux de rap en bande-son, un choix assez étonnant et qui n'est pas forcément judicieux.
La prestation d'Austin Butler en Elvis est remarquable, et sa nomination pour l'oscar du meilleur acteur est méritée. L'adaptation à la voix et les mouvements du "King" est frappante au point qu'on a du mal sur les dernières scènes à déterminer quelles sont les images d'archive et celles tournées pour le film. En revanche, j'ai moins été emballé par Tom Hanks qui surjoue en Colonel Parker.
Le film aurait également mérité d'être plus court d'une bonne trentaine de minutes. On sent en effet quelques longueurs au moment du retour sur scène d'Elvis lors de son "Christmas Special" et de sa chute dans les médicaments à Las Vegas.