Extinction du monde

Une découverte magnifique, un film sublime dans sa maîtrise comme dans ses lâcher-prises, une vague qui fait un bien fou et comble de tout son long. Quand on a en face de soi un film si évident et inventif que ne l'était par exemple Thérèse, ce qui est si difficile à faire passer d'habitude semble s’infiltrer en nous de la plus simple des façons, on en redemande. Car la beauté ici, c'est avant tout le discours. Rarement vu un film si généreux et franc, dès ses premiers instants, il touche de manière frontale à tout son univers - très vaste et infiniment sensoriel. L'existentialisme qui se nourrit des corps, le tout dans une atmosphère feutrée, enrubannées par les relations du travail et celles de l'amitié, finit par laisser entrevoir toute la grandeur du film.

Que l'on pense à J-P Civeyrac, Brigitte Sy ou autre... Alnoy parvient à distiller le mystère de manière très pudique est simple, tout comme ses acteurs - merveilleux - avec des mouvements de caméra splendides. C'est le genre de surprise que l'on garde près de soi comme un film de chevet très longtemps, tant il hante et laisse planer une sorte de spectre à la fois nauséabond et réfrigérant de cette grande fiction qu'elle notre monde. La mise en abyme est éclatante.