Pas vu les premiers films du réalisateur, mais ayant entendu du bien de Nue propriété, je me suis donc laissé tenté par cet Élève libre. La bande-annonce était un peu équivoque et laissait entrevoir quelque chose de dangereux et sulfureux. Et bien ça l'est d'une certaine manière. Le scénario est assez osé, les dialogues sont directs, voir crus, en tout cas un chat est appelé un chat, même si on a entendu bien pire. Tout cela fait de manière plutôt naturel. Le film est donc très bavard, tout est décrit et commenté sans être vraiment montré. On penche alors entre le trop ou le pas assez. Être plus soft en suggérant plus ou aller jusqu'au bout en montrant tout. On peut aussi se demander si le propos est simple et naïf ou volontairement pervers. Les personnages sont bien décrits, sans parti pris, ils ne sont pas jugés. Mais dans ce jeu éducativo-sexuel, on se demande finalement qui manipule qui, qui est sincère, qui profite de l'autre. En cela chacun essaiera de se faire une idée, même si la fin peut laisser perplexe. Les acteurs sont tous convaincants. Jonathan Zaccaï est comme toujours très bien, discret, efficace. Le jeune Jonas Bloquet est prometteur dans un rôle surement pas facile à jouer pour un jeune acteur. Les autres rôles sont aussi très bien tenus entre Yannick Renier (Nés en 68) le demi-frère de Jérémie avec qui il partage l'affiche de Nue propriété, et les filles Claire Bodson et Anne Coesens (Diamant 13). L'interprétation est vraiment l'un des avantages du film. Celui-ci est tout de même très réussi de par son ambiguïté et sa progression psychologique voir dramatique. Il est vrai que cela peut mettre mal à l'aise certains, voir rebuter. En tout cas un film et une histoire à ne pas mettre devant tous les yeux et dans toutes les mains. On en sort avec beaucoup de questions et pas vraiment de réponses. Mais le film n'est sans doute pas fait en ce sens. Une réflexion, en autres, sur la découverte de la sexualité par les ados et ce qu'on peut en faire une fois adulte. Une morale, mais laquelle finalement, très limite (annoncée d'entrée en dédicace : à nos limites). Sans mettre vraiment mal à l'aise, un film qui dérange tout de même pas mal mais devant lequel on passe un bon moment...
ffred
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le 4 nov. 2014

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ffred

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