"De l'autre côté de la loi" : il faut aller chercher le titre brésilien pour voir cette définition du film de Trapero. Toujours avec un œil semi-documentaire et semi-cinéma amateur, il cherche encore à donner une vision "vraie" qui puisse se passer du biais du premier genre et des rajouts du second.
S'il ne démontre pas beaucoup mieux que dans Mundo Grúa qu'il s'agit d'un entredeux particulièrement prometteur, il arrive cette fois à vraiment concilier les atouts de ses acteurs pour servir sa vocation. Ils lui permettent la spontanéité naturaliste qu'il recherche tout en maintenant l'œuvre dans un registre créatif qui est le moins intrusif possible.
Néanmoins elle n'est pas longtemps intéressante : ni la vérité ni l'interprétation ne sont belles dans l'utopie de Trapero. Il parvient au moins à transmettre l'idée de fond, expliquant l'image de l'Amérique latine miteuse et corrompue que l'on cultive en Europe par cette proposition : tout n'est pas si différent de l'autre côté de la loi.
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