1951 et déjà les femmes étaient frivoles !

Edouard et Caroline est premier film que je vois suite au documentaire de Tavernier sur le cinéma français, c'était celui qui me donnait le plus envie car il était présenté comme dépouillé, quasiment sans intrigue (contrairement à Antoine et Antoinette qui en avait encore une) et il est vrai que c'est très sympathique.

Le film fonctionne vraiment bien, même si la critique de la bourgeoisie est un peu grossière parce que tous les acteurs sont géniaux, notamment la ravissante Anne Vernon qui rayonne pendant tout le film. Lorsque Becker filme ses acteurs il leur laisse le temps de jouer, d'être beaux, d'avoir une expression sur le visage qui dit tout, ce qui rend le tout savoureux.

Le film l'est d'autant plus qu'il est finalement assez réaliste, une dispute dans un couple sous un prétexte assez bidon, une robe trop courte, une pauvre gifle, on ne a va pas chercher des choses trop extraordinaires, trop extravagantes, on raconte des choses qui arrivent à tout le monde. Et finalement c'est ça qui est beau.

Alors bien sûr on sait comment ça va se terminer et la fin est vraiment belle, elle aussi, mais elle met un peu de temps à arriver. Hawks lorsqu'il fait ce genre de comédie il arrive faire durer avec peut-être plus de subtilité, plus de magie, la tension dans le couple et là si on sent bien qu'elle ne lui en veut plus vraiment, qu'elle fait sa princesse avec son négligé, il manque peut-être un petit regard, un petit sourire montrant qu'elle cherche juste à se faire désirer et que l'homme est trop bête pour comprendre.

Après c'est du détail.

Mais ça reste un film vraiment très agréable, plaisant, plus touchant que drôle, ce qui me fait donc préférer certains films américains (L'impossible Monsieur bébé ou la dame du Vendredi pour ne citer que ceux là) qui arrivent à allier les deux (même si on n'est pas forcément sur le même type de cinéma et à la même époque non plus).