Même si je n’avais jamais entendu parler de Dylan Dog, son affiche racoleuse présentant le héros interprété par Brandon Routh, le Superman de Bryan Singer (Superman Returns), avec en arrière-plan : un méga zombie, un vampire, un loup-garou et une espèce de démon sans oublier le fameux : « D’après le comic best-seller » a attisé ma curiosité et j’ai fini par craquer. Oui, je suis faible mais au moins vous aurez une idée du film.

Après un peu de recherche sur le net, il s’avère que Dylan Dog est un fumetti, une bande dessinée italienne sortant généralement en fascicules de kiosques. Le héros de Tiziano Sclavi est un détective privé ex-policier et ex-alcoolique, un peu à la John Constantine et qui comme lui boucle aussi des enquêtes touchant le monde du surnaturel. Pour l’anecdote, le dessinateur s’est inspiré de l’acteur Rupert Everett pour les traits de Dylan Dog mais bon, on ne le savait pas trop avant de lancer le film donc je ne m’y étendrais pas.

Toutefois, il est difficile de nier que l’acteur Brandon Routh a bien du mal à étoffer son personnage et à lui insuffler un background solide et borderline comme l’avait si bien fait Keanu Reeves pour son Constantine (même si ça n’empêche pas le film de souffrir de lourds défauts). Il est même trop lisse ce qui peut convenir à un super-héros iconique comme Superman l’est beaucoup moins quand il s’agit d’un anti-héros (pourtant son végétalien dans Scott Pilgrim laissait envisager de bonnes choses). Bref, c’est un peu la déception de cette série B mais heureusement, son Robin remonte largement le niveau.

Interprété par Sam Huntington, celui qui incarnait Jimmy Olsen, le fameux photographe partenaire de Superman, dans justement Superman Returns. Hasard ou choix, on n’en saura rien mais c’est tout de même assez drôle de retrouver ce duo. Drôle est aussi l’adjectif qu’on peut attribuer au personnage, véritable partenaire comique accaparant les meilleurs moments du film et finissant par voler la vedette au trop lisse Brandon. Il faut dire que les scénaristes lui réservent un traitement assez spécial qui entraînera de nombreuses situations incongrues. Je vous laisse la surprise de le découvrir.

Pour le bestiaire, il ne faut pas être très exigeant, l’ensemble faisant beaucoup penser à la série de Buffy contre les vampires, surtout les vampires. On sera content d’échapper à l’immonde boss final entièrement en CGI. A la place, on a un cousin éloigné de Darkness du film Legend de Ridley Scott et plutôt bien foutu en plus. Par contre, on sera plus sévère envers les scènes d’action assez molles et multipliant les ralentis dégueulasses à la Walker Texas Ranger (pardon Chuck Norris).

Deux scènes seront excitantes, un simulacre de l’arrivée de Neo (encore Keanu) dans le Hall pour le premier Matrix malheureusement décevant car pas assez poussé (vingt secondes au compteur, un seul plan et basta) et un autre avec une chasseuse de monstres n’ayant rien à envier à la Buffy de Joss Whedon. La plupart des autres scènes sont très rapidement expédiées nous laissant sur notre faim. Pour faire vulgaire, c’est un peu comme si on lançait un film porno, on n’a même pas le temps de baisser notre pantalon qu’il est déjà terminé alors pour se satisfaire, on ira chercher dans le même genre Blade II ou Hellboy II.

Je voulais aussi signaler l’imprégnation de l’ambiance film noir très poussée du film et très agréable avec une multitude de voix off parsemées de répliques cinglantes. On pourrait qualifier Dylan Dog comme le Constantine du pauvre. Enfin, du pauvre, bon d’accord, Constantine a quand même coûté 100 millions mais Dylan Dog a tout de même coûté 20 millions, de quoi largement faire quelque chose. Vous m’aurez demandé combien il a coûté à la fin du film, je vous aurais dit 5 ou 6.
Marvelll
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le 24 juil. 2012

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le 24 juil. 2012

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