Sur la planète Arrakis, convoitée pour sa précieuse Epice, les survivants de la maison Atréides, Paul et Dame Jessica, se rapprochent des Fremen, peuple du désert. Certains voient en eux l’incarnation de la prophétie qui saura les mener vers un avenir plus vert. Mais les Harkonnen, au service de l’Empereur, resserrent leur étreinte destructrice.
Suite directe du premier épisode prometteur, le film compte sur la mémoire rafraîchie du spectateur pour poursuivre l’histoire. Le décor et les personnages étant déjà plantés, l’action peut enfin commencer. L’attaque initiale, ancrée dans les dunes orangées, est d’une beauté fatale. Les cafards volants tomberont comme des mouches. L’eau intoxiquée de leur corps, élément néanmoins essentiel, sera pompée pour rafraîchir les refuges troglodytes. Ces grottes recèlent des bassins souterrains alimentés par le liquide sacré des morts dignes et les larmes des vivants. Un lieu majestueux rappelant les citernes orientales. Pour faire partie des Fremen, Paul doit apprendre à danser sur le sable et surfer sur les vers géants, moyens de locomotion quasi domestiqués. Cette ingéniosité illustrée convainc bien plus que la vision stéréotypée du régime totalitaire des Harkonnen. Arène de gladiateurs, défilé de masse et foule galvanisée se succèdent dans un noir et blanc sans nuances de gris. Effets plutôt décevants, alors que l’ambiguïté imprègne l’ensemble du chapitre. La frontière entre le bien et le mal se fragilise. Croire ou ne pas croire, telle est la question. Paul est-il l’Elu tant attendu ou un guide sous influence aveuglé par la vengeance ? Trahisons et manigances prolifèrent, surtout du côté féminin où les mères supérieures tiennent par un fil la destinée humaine. Le temps presse et l’appliqué Villeneuve précipite avec regret les scènes pour abréger le périple et annoncer l’ultime étape : si tu veux la paix, prépare la guerre, qu’elle soit sainte ou nucléaire.
(7/10)
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