Dumbo
5.8
Dumbo

Film de Tim Burton (2019)

Burton fait renaître Dumbo et Dumbo fait renaître Burton

Depuis que Disney a commencé ses adaptations en prise de vue réelle de ses classiques d'animation, je n'avais encore vu aucun de ces films être à la hauteur de leurs dessins animés d'origine. Chose faite avec Dumbo.
Après son Miss Pérégrine, dont on retrouvait un de ses films comme je les aime, Tim Burton revient pour Disney à la réalisation du remake live de l'un des classiques d'animation les plus sombres et psychédéliques de la firme aux grandes oreilles.
Force est de constater que sa version de Dumbo surpasse le dessin animé de 1941. Les humains font partie intégrante de l'intrigue (la où dans le dessin animé, on ne fait que les entendre ou les apercevoir). De ce fait, le cirque est vraiment exploité, ainsi que ses personnages, dont on retrouve les stéréotypes des cirques des années 1910 (homme fort, sirène, illusionniste, charmeur de serpent...). D'ailleurs, je suis surpris que Burton n'ai pas inséré ici des créatures plus "extraordinaires" dans le contexte de l'époque quand on connaît son amour des "monstres" et des personnages différents, je m'attendais à des personnages clins d'oeil à Freaks (le film de Tod Browning sortit en 1930). Mais chaque personnage sera parfaitement utilisé dans l'histoire.
Oublié le simple remake plan pour plan, on retrouve très peu de scènes du D.A dans le film de Burton. De la version de 1941, on retrouve les clowns pompiers (le numéro avec Dumbo qui doit éteindre un feu), la scène dans laquelle Dumbo va voir sa mère enfermer dans un wagon et où il peut seulement attraper la trompe de sa maman. On retrouve également sous forme de clin d'oeil les éléphants sous forme de bulles (clin d'oeil à la séquence psychédélique que l'on voit dans le dessin animé lorsque Dumbo et Timothée boivent du champagne et se mettent à avoir des hallucinations).
La mère de Dumbo est aussi beaucoup plus présente. Tout le long du film, Dumbo ressent sa présence et accepte de voler uniquement dans l'espoir de la retrouver.
Un éléphant qui vole attire forcément les convoitises d'hommes avides d'argent. Dans ce rôle on retrouve un collaborateur de longue date de Tim burton, en la personne de Michael Keaton (Bruce Wayne/Batman dans les deux productions de burton: Batman (1989) et Batman: Le défi (1992) ). Dans le rôle d'un homme d'affaire, riche propriétaire d'un parc d'attraction d'un nouveau genre (il ne devait pas y en avoir beaucoup de ce genre dans les années 1910) va entendre parler de Dumbo et va donc chercher à se l'approprier en offrant un contrat au propriétaire du cirque qui possède Dumbo. Propriétaire joué par un acteur rendu à sa quatrième collaboration avec Tim Burton, après "Batman: Le défi (1992), Mars Attacks ! (1996) et Big Fish (2003): Danny DeVito. Parmi les acteurs ayant tournés chez Burton, on retrouve, dans le rôle d'un banquier, Alan Arkin (le père de Wynona Ryder dans "Edward aux mains d'argent", sortit en 1991).
Burton a depuis quelques années trouvé sa nouvelle muse en la personne de Eva Green, troisième collaboration après Dark Shadows (2012) et Miss Pérégrine (2016). présente ici, dans le rôle d'une trapéziste, qui montera un numéro avec Dumbo.
Malgré la présence de beaucoup de fonds verts, plus ou moins visibles, on est transporté dans le début du 20 ème siècle grâce à une reconstitution assez fidèle, et de très beaux costumes réalisés par Colleen Atwood (créatrice des costumes sur tous les films de Burton depuis "Edward aux mains d'argent).
On ne peut pas parler d'un film de Burton sans parler de la musique. Faisant de nouveau appel à son compositeur, ami depuis plus de 30 ans et leur première collaboration sur le premier long-métrage de Burton: Pee-Wee: Big Adventures (1985) ): Danny Elfman. Reprenant quelques chansons du D.A, ici en version instrumentalisée (Voire voler un éléphant, La marche des éléphants et Le train du bonheur), Elfman apporte sa patte à l'univers de Dumbo et accompagne la magie et les émotions de chaque séquences.
Même si on reste assez loin de ce que j'appelle l'ère Burtonnienne (de Beetlejuice jusqu'à Sleepy Hollow, pour ma part), il nous rappelle qu'il reste le meilleur pour traiter les histoires de "monstres", Dumbo présentant plusieurs thèmes propres à l'univers de Burton (la différence, l'isolement, l'extra-ordinaire...). Le cirque étant un des premiers amour du cinéaste, lieu qui représente la différence mais aussi la famille et dont les membres sont souvent excentrique et en marge de la société.
Dumbo reste, pour le moment, la plus belle adaptation live d'un classique d'animation Disney.
Burton fait renaître Dumbo et Dumbo fait renaître Burton.
Note: 4/5

AnthonyTony1
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le 17 sept. 2021

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Anthony Tony

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