Drug War
6.9
Drug War

Film de Johnnie To (2013)

L'accroche de Drug War se lit celle d'un un film hongkongais lambda : un trafiquant de drogue est forcé de collaborer avec la police locale pour coincer la pègre locale. On voit ensuite les jolis contrastes de l'affiche, les prix gagnés un peu partout et enfin le nom de Johnnie To à la réalisation.

Le nom du réalisation d'Election ou Exiled aguiche le chaland, d'autant qu'il est encore une fois épaulé de son comparse Soi Chang (Limbo, Mad Fate) en 2e équipe. On s'installe dans le sofa, en s'attendant à un polar au style affirmé, esthétisant et rempli de personnages forts en gueules.

Les premières images passent, et l'on découvre la grisaille d'une cité portuaire du nord de la Chine. Le montage est sec, nerveux et précis. Le superflu réduit au minimum, et la pression monte au plus vite. Je ne connais pas l'intégralité de la filmo de Johnnie To, mais Drug War dénotte complètement dans ce que j'ai vu et les influences sont à chercher du côté du thriller bien plus que du polar, et encore moins du film de gangster.

Un thriller économe en action, mais que te garde sans cesse sur le qui-vive, te demandant d'où le prochain danger va survenir, et à quel détail il faut faire attention, avant que la caméra ne t'emmène à l'autre bout d'un entrepôt ou d'un hotel.

En dehors de son style, Drug War a une autre grosse originalité pour un Johnnie To : ce n'est pas un film de Hong Kong, mais chinois. Sans être calé sur le sujet, un rapide tour d'horizon sur Google permet de comprendre que les interdits sont nombreux. Pas de mauvais flic, le trafic de drogue est rarement un sujet bien vu des autorités par exemple. Dans ce contexte, arriver à produire un film avec un message fort à du être un galère pas possible (ou alors Papy To a vraiment le bras long). les rebondissements qui s'enchainent, et qui paraissent même virer à l'ironie ont peut être suffit à brouiller la piste ?

Car ouais, Drug War a des trucs à dire : de Timmy, le gangster prêt à tout pour survivre aux flics qui foncent tout droit sans se poser de questions grâce à la surveillance de masse, Drug War te montre une escalade de la violence vue comme inévitable. Une sorte de pendant pessimiste au Blackhat de Michael Mann.

Michael Mann auquel on ne peut que penser durant la scène final du film, avec une fusillade dantesque. J'avais jamais vu un truc comme ça à l'écran, et en terme d'impact, je pense que seul un petit film nomme Heat a du mieux faire à mes yeux.

En bref, un petit bijou froid, précis et méthodique, qui va jusqu'au bout de son propos.

Behemoth
8
Écrit par

Créée

le 8 avr. 2024

Critique lue 2 fois

Behemoth

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Drug War

Drug War
Vnr-Herzog
7

Chinese Connection

Ambitieux autant que talentueux Johnnie To a toujours eu une gestion particulièrement bien huilée de sa carrière. En occident il est connu pour ses polars secs et racés, des bijoux noirs et...

le 13 août 2013

19 j'aime

2

Drug War
Supavince
7

Critique de Drug War par Supavince

Johnnie To fait partie de ces réalisateurs dont chaque nouveau film est attendu avec impatience, voir même au tournant… Le cinéaste a su par le passé nous gratifier de polars urbains efficaces et...

le 19 juil. 2013

11 j'aime

3

Drug War
Truman-
8

Critique de Drug War par Truman-

Drug War semble au premier coup d'oeil un énième film sur la mafia et le trafic de drogue le tout a la sauce asiatique, alors oui le scénario n'est pas super original, ça a deja été vu beaucoup de...

le 7 sept. 2013

8 j'aime

Du même critique

xXx
Behemoth
5

Un nanar ? Non de l'art !

Vin Diesel en manteau de fourrure +2 Rammstein en intro +1 Citations cultes genre "Eh, t'as un bazooka ? Mon pote, arrête de penser manuel de police et pense un peu Playstation. Faut tout faire...

le 25 oct. 2011

19 j'aime

2

Lulu
Behemoth
6

Non je ne troll pas !

1er truc à savoir : cet album n'est pas à proprement parler un album de Metallica. C'est avant tout le projet de Lou Reed auquel les Mets ont contribué. Lou Reed c'est ce mec absolument insuivable et...

le 20 déc. 2011

18 j'aime

5

King Rising - Au nom du roi
Behemoth
10

Mais qu'est ce qu'on rigole !

King Rising est un des plus récent chef d'oeuvre de l'artiste allemand Uwe Boll (bon ok boucher boiteux si vous preferez !) qui a su cette fois s'offrir un casting de choix contenant entre autres...

le 16 sept. 2011

14 j'aime

7